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BD, bande dessinée. Catel raconte les Goscinny

Pour comprendre le parcours du génial scénariste d'Astérix et du Petit Nicolas, la dessinatrice qui s'est fait une spécialité des portraits en BD a choisi cette fois d'écrire une biographie familiale.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
GOSCINNY DE PERE EN FILLE (CATEL, RENCONTRES CHALAND / CATEL, GRASSET / CATEL, GALLIMARD JEUNESSE)

Comme son titre l’indique, Le roman des Goscinny, c’est d’abord l’histoire d’une famille, celle de juifs ashkénazes habités par la fuite, une famille d’imprimeurs pas vraiment religieux, mais qui emportent avec eux leur culture lorsque les pogroms d’Europe de l’Est les poussent vers Paris.

Un long et douloureux chemin

Une famille meurtrie, sacrifiée quand les nazis auront décidé la solution finale. A ce moment-là, les parents de René Goscinny, qui vient tout juste de naître, seront déjà partis en Argentine. C’est là que grandira le futur géant de la BD avant d’aller tenter sa chance à New-York.

S’il n’est pas besoin de savoir tout ça pour lire Astérix, Oumpah-Pah, Lucky Luke, le petit Nicolas et toutes les œuvres du génial raconteur d’histoires mort en 1977, découvrir sa vie sous le pinceau de la dessinatrice Catel  permet de prendre la mesure du chemin parcouru et d’approcher la personnalité de l’homme.

Je pense que c’était un homme extrêmement charmant, d’une grande pudeur, et même très timide. Qui cachait ça par l’humour. Lui se décrivait comme un amuseur plutôt que comme un humoriste, mot qui possède une connotation politique, sociologique, philosophique. Lui voulait quelque chose de léger. Mais il avait un fond de gravité extrême.

Catel

Cette gravité trouve son origine dans les souffrances endurées. La perte du père alors qu’il est encore enfant, les débuts dans le métier particulièrement difficiles pour celui qui était alors dessinateur – on retrouve ses dessins dans le livre-  avant de rencontrer Morris, Franquin, Sempé et consorts. Une gravité qui tient aussi à sa judéité discrète et douloureuse.

Il avait une énorme pudeur par rapport à ça, il n’en parlait d’ailleurs pas, mais il faut savoir que René Goscinny a perdu à peu près toute sa famille dans les camps de la mort. Il est évident que quand il écrit Astérix le Gaulois, quand il décrit la première case avec les Romains qui arrivent avec des bottes, qui marchent deux par deux pour attaquer le village résistant, on ne peut s’empêcher de penser aux nazis. Mais lui, ne le voyait pas et ne voulait pas dire ça.

Catel

Goscinny de père en fille

Catel et Anne Goscinny, la fille de René, seront le week-end prochain à Nérac, en Lot-et-Garonne, aux Rencontres Chaland dont Catel est l’invitée d’honneur. Elles y défendront Le roman des Goscinny, naissance d’un gaulois publié aux éditions Grasset et Le monde de Lucrèce, la série à succès pour préados qu’elles cosignent aux éditions Gallimard jeunesse.  

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