Cet article date de plus de cinq ans.

"Le Dernier Pharaon" : Blake et Mortimer revisité par Schuiten

La fine fleur de la création belge se ligue pour rendre hommage à E-P Jacobs. Entouré de Jaco Van Dormael, de Thomas Gunzig et Lionel Durieux, François Schuiten livre une interprétation toute personnelle des aventures de Blake et Mortimer.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
UN PASSAGE SECRET DE LA GRANDE PYRAMIDE DE KHEOPS AU PALAIS DE JUSTICE DE BRUXELLES (E-P JACOBS, DARGAUD / FRANCOIS SCHUITEN, BLAKE ET MORTIMER)

Ce n'est pas un Blake et Mortimer à la manière de Jacobs. Plutôt la relecture d'un classique de la BD belge par des maîtres d'aujourd'hui. Signée Schuiten - Van Dormael - Gunzig - Durieux, l'aventure a pour titre Le Dernier Pharaon.

Dans le Palais de justice de Bruxelles

Plus vaste que la basilique Saint-Pierre de Rome, le Palais de justice de Bruxelles, construit au XIXe siècle est une démesure de colonnades, de pilastres, d’escaliers, d’entablements. Son dôme culmine à 100 m au-dessus de la salle des pas perdus. Il faut en chercher l'inspiration du côté de Michel-Ange et Piranèse, de Babylone et de l’Egypte ancienne. Le lieu a tout pour exciter l’imagination des artistes. En menant l’enquête, un journaliste du quotidien Le Soir a trouvé qu’Edgar Pierre Jacobs, le créateur de Blake et Mortimer, avait envisagé d’y situer l’intrigue d’une de ses histoires.

C’est le point de départ du Dernier Pharaon, la reprise du célèbre duo par une brochette de talents belges. Autour de François Schuiten, dessinateur du cycle Les Cités obscures, le cinéaste Jaco van Dormael et l’écrivain Thomas Gunzig contribuent au scénario, quand l’affichiste mondialement connu Lionel Durieux met les planches en couleurs. François Schuiten a plongé avec délice dans cette architecture colossale.

C’est un bâtiment qui domine la ville, un des plus grands palais de justice du monde, un monstre de pierre, colossal, presque 18 ans de travaux qui ont ruiné les caisses de la ville. Et en même temps, c’est un bâtiment qui est abandonné. Il y a des échafaudages depuis 40 ans. Je m’y intéresse depuis très longtemps. Pour qu’on le regarde enfin.

François Schuiten

Retour à la Grande Pyramide

Un rayon fantastique éclaire la nuit bruxelloise, un échafaudage gigantesque enserre le bâtiment fragilisé : Schuiten, adepte des perspectives monumentales et des hachures au cordeau, s’en donne à cœur joie. L’histoire se déroule dans une ambiance crépusculaire qui prend sa source dans les dernières images de l’album mythique Le Mystère de la Grande pyramide

J'étais sur le plateau de Gizeh au moment où nous commencions à élaborer le scénario. Nous avons découvert que les sous-sols de Bruxelles sont identiques à ce qui constitue les pierres de la grande pyramide de Khéops.

François Schuiten

Le travail de François Schuiten et de ses amis sur Le Dernier Pharaon sera exposé en avant-première le week-end prochain au 24e rendez-vous de la Bande dessinée d’Amiens.

L’affiche du festival, qui se tient désormais à l’intérieur de la halle Freyssinet, est signée cette année par le Suisse Enrico Marini. La cape de son Batman flotte au vent entre les gargouilles de la cathédrale d’Amiens.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.