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Avanti, Ragazzi !

Avec Maltempo, le dessinateur Alfred boucle sa trilogie italienne initiée avec Come Prima et complétée par Senso.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Petite balade italo-musicale (ALFRED, DELCOURT)

Alfred, de son vrai nom Lionel Papagalli, a la nostalgie de l’Italie d’où sa famille est originaire. Cette envie d’Italie a donné corps à trois livres. Le premier, Come prima, a été couronné par le prix du meilleur album à Angoulême. Vinrent ensuite Senso, et maintenant Maltempo.

Une Italie affective dessinée de mémoire

Ces trois albums ensoleillés racontent d’abord l’histoire d’un retour, puis la possibilité de sorties de route heureuses, et enfin, je cite l’auteur de Maltempo, "le récit d’un désir plus grand que soi qui nous fait tenir debout."

L'ennui face à la mer

Nous sommes dans un petit village du sud de l’Italie où nous allons accompagner un garçon qui rêve que la musique, le rock qu’il joue avec quelques copains, lui permettra de quitter son bout de rocher sur la mer et d'échapper à sa condition un peu misérable.

Maltempo veut dire mauvais temps, perturbations. Deux ou trois choses vont venir perturber le village et le coin de campagne sec que Mimmo parcourt avec sa vespa, sa guitare en bandoulière sur son dos d’adolescent timide et volontaire.

"Ça faisait un moment que je prenais des notes sur ce que j’appelle les terres sauvages de l’adolescence. Tous les curseurs sont placés au maximum dans les émotions, et la manière de vivre les événements qu’on traverse. Je me reconnais dans plusieurs personnages de ce récit, avec ce qu’ils peuvent avoir de naïf, de couillon ou d’extrêmement entier dans leurs désirs."

l'auteur, Alfred

à franceinfo

Dans Maltempo, on croise bien quelques adultes, à la marge. Le réel n’est pas absent, mais reste en toile de fond. La mafia rôde entre les cases, les migrants poussés par les flots ne sont pas loin, on entend un peu les échos de la politique nationale. Cela concerne à peine ces grands gamins, dont Alfred, à 15-16 ans partageait la passion du dessin avec celle de la musique qu'il composait. Celle qu’on entend ici.

 Il faut encore citer la coloriste, Laurence Croix, parce que, franchement, les ciels orange ou mauve, les nuits bleues et les déchirements de couleurs sur les guitares saturées, ça en met plein la vue.

Maltempo, aux éditions Delcourt.

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