"Prompt engineer" : un nouveau métier d'ingénieur de requête pour dompter les intelligences artificielles
Le métier d'ingénieur de requête se base sur une spécialisation nouvelle, en anglais, le "prompt engineering". C'est la science de ceux qui savent murmurer à l’oreille des intelligences artificielles pour en tirer la quintessence.
Lorsqu'on utilise ChatGPT, par exemple, il faut taper une requête : un "prompt" en anglais. La qualité de cette requête fera la différence dans les réponses que l’on va obtenir. Si la demande est trop simple, le robot va donner un tissu de banalités. En revanche, si on lui demande de se mettre dans un rôle, de lui donner des détails à intégrer, par exemple "prends le rôle d’une éditorialiste politique et donne deux punchlines sur le dernier congrès LR, en évitant les lieux communs sur Emmanuel Macron" ou "prends le rôle d’un éditorialiste économique et donne deux informations controversées sur le budget 2024", alors la réponse sera plus intéressante. C’est ce que l’on demande à un ingénieur de requête, un "prompt engineer", doit être capable de concocter la meilleure requête pour obtenir le meilleur résultat.
Des compétences rares sur le marché
Ces compétences sont très recherchées et il y en a peu. On leur propose entre 250 et 350 000 euros par an (entre 20 et 30 000 euros par mois), ce qui semble énorme. En réalité, leurs compétences peuvent être très pointues. Avec une requête bien ficelée, ils sont capables de faire sauter les verrous de ChatGPT, de lui faire faire des choses en principe interdites.
Cette maîtrise concerne toutes les intelligences artificielles génératives, que ce soit pour créer du code informatique, du texte, des images ou pour faire parler un ensemble de données. Très concrètement, son rôle est de trouver les requêtes qui simplifieront le travail de ses collègues et cela concerne tous les secteurs d’activité.
Des profils littéraires
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ils n'ont pas forcément le profil d'informaticiens. Il faut surtout avoir une bonne compréhension des nuances du langage humain et de la façon dont il peut être interprété par la machine. Donc les profils peuvent très bien être littéraires.
Le problème aujourd’hui est qu'il n’existe pas de formations officielles ni de formations diplômantes. Chacun apprend sur le tas, via des communautés de passionnés, sur internet. Mais cela ne saurait tarder, les écoles d’ingénieurs vont intégrer ce type d’enseignement à leurs cursus.
Quant à l'avenir de ce tout jeune métier, si un jour l’intelligence artificielle arrive à suffisamment bien nous comprendre, on n’aura peut-être plus besoin de ces intermédiaires…
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.