La "vision du hibou" : des chercheurs inventent un casque de réalité virtuelle qui permet de voir à 360°

Il s'agit d'un masque qui va étendre notre champ de vision et nous permettre de voir ce qu’il y a dans notre dos sans avoir besoin de se retourner. Imaginez, vous êtes en voiture, à moto ou à vélo, vous n’aurez plus d’angle mort. Il suffira de basculer légèrement la tête vers la gauche ou vers la droite, et on verra la même chose que si l’on s’était physiquement tourné sur le côté.

Pour voir ce qu’il y a derrière soi, plus besoin de se contorsionner ou de tourner le buste. On regarde simplement sur le côté, à 90°, et on verra ce qui est dans son dos. En fait, le masque de réalité virtuelle filme tout ce qu’il y a autour de soi. Puis il amplifie les mouvements de la tête pour que l’image puisse tout balayer à 360°, sans avoir à se retourner, comme si on avait un cou de hibou.

Le remplaçant des rétroviseurs ?

L’image est un peu déformée, on a une sensation étrange quand on essaie d’attraper un objet, parce qu’on se retrouve, tout d’un coup, avec un champ de vision beaucoup plus large. Mais apparemment, tous ceux qui ont essayé le masque se sont très vite habitués, en quelques minutes. Ils réajustaient automatiquement les mouvements de leur tête. Ils pouvaient attraper des objets dans l’espace et les manipuler de façon totalement naturelle. Tout cela, grâce à la plasticité de notre cerveau (on a d’incroyables facultés d’adaptation).

Problème, quand on enlève le masque, il faut à nouveau prendre quelques secondes pour recalibrer ses sens, car on est un peu désorienté. C’est une technologie française, baptisée "Owl Vision", "la vision du hibou". Elle est développée par des chercheurs du CNRS et de l’Université de Montpellier et elle préfigure, peut-être, le futur des rétroviseurs.

Aujourd'hui, il n'est pas encore possible de conduire avec un masque de réalité virtuelle, il faudrait homologuer la technologie, garantir qu’elle est parfaitement sûre au volant, dans toutes les conditions. Mais demain, pourquoi pas ? Les pilotes de chasse profitent déjà de systèmes de vision augmentée qui améliorent leur perception de l’environnement. Ce serait tout aussi utile, dans nos rues, pour la sécurité des cyclistes, par exemple.