États-Unis : l'usage des robots téléopérateurs interdits en vue des élections présidentielles
Il y a quelques semaines, une candidate démocrate au Congrès avait défrayé la chronique en s'appuyant sur un robot pour appeler des électeurs au téléphone et les inciter à voter pour elle. Tout de suite, des dérives en politique ont été imaginées et c'est Joe Biden, le président américain qui a été le premier à en faire les frais.
Sa voix, clonée par l'intelligence artificielle, a laissé plusieurs messages téléphoniques dans le but de dissuader les électeurs d’aller voter à la primaire du New Hampshire. Par conséquent, la FCC, le gendarme américain des télécoms, vient d’interdire les appels robotisés avec des voix générées par intelligence artificielle. Sauf, évidemment, s’il y a un consentement écrit du destinataire.
D’après l’enquête, jusqu'à 25 000 personnes ont été contactées, donc largement de quoi faire basculer une élection qui serait un petit peu serrée. D’où l’importance d’interdire ce genre de pratiques avant qu’elles ne se développent.
Les créateurs d'IA prennent les devants
Désormais, ce sont les acteurs eux-mêmes qui se rendent compte que leurs outils peuvent être utilisés à mauvais escient et qui prennent les devants. Midjourney, par exemple, l’outil qui a servi à créer l’image du pape en doudoune, envisage de bloquer, pendant un an, la création de photos où il y aurait Donald Trump ou Joe Biden. Comme une trentaine de présidentielles sont prévues dans le monde cette année, il est probable que d’autres personnalités soient retirées. Là aussi, de façon temporaire.
Du côté de Facebook et Instagram, on peut observer la même prise de conscience. Toutes les photos générées par IA seront clairement identifiées sur ces réseaux. En revanche, c’est plus flou du côté de TikTok et de X. Mais l’Union européenne entend bien profiter de la nouvelle législation sur l’intelligence artificielle pour leur mettre la pression, car la campagne pour les élections européennes a déjà commencé.
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