Cet article date de plus d'un an.

États-Unis : des chercheurs souhaitent obtenir l'autorisation d'utiliser un utérus artificiel pour venir en aide aux grands prématurés

Des discussions débutent mardi pour savoir si oui ou non, il est possible d'autoriser des tests de gestation artificielle avec des bébés humains. L'objectif est de donner davantage de chances aux grands prématurés.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un prématuré sous respirateur risque d’avoir les poumons endommagés, car à ce stade, ils sont encore remplis de liquide amniotique. (Photo d'illustration) (FRANCK VALENTIN / PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/ MAXPPP)

L’utérus artificiel, la machine capable de reproduire les conditions du ventre d’une mère, n’est plus une utopie. Des dizaines de laboratoires travaillent sur la question. Cela fait même six ans que le plus avancé, Vitara Biomedical, a réussi à incuber des agneaux pendant plusieurs mois dans une de ses super-couveuses.

Ils se disent prêts à effectuer des tests sur des bébés humains. Ils ont donc besoin d’une autorisation. Et ce sont les conditions à la fois éthiques et règlementaires de cette éventuelle autorisation qui seront discutées par la FDA (Food & Drugs Administration), le gendarme du médicament américain, à partir de mardi 19 septembre.

Encore loin d'une GPA artificielle

Il ne s'agit pas de questionner le thème de la GPA, la technologie est incapable de gérer le développement complet d’un bébé, de la conception à la naissance. L’incubateur arrive simplement à reproduire quelques éléments comme l’oxygénation via le cordon ombilical. Il ne fonctionnerait qu’avec des prématurés de 23 à 28 semaines, c’est-à-dire entre quatre et six mois de grossesse.

Lorsqu'on place un prématuré sous respirateur, on risque d’endommager ses poumons, qui à ce stade, sont encore remplis de liquide amniotique. Pour rappel, la naissance prématurée reste la principale cause de mortalité et d’invalidité chez les moins de cinq ans. Ainsi, arriver à les prendre en charge sans respirateur serait déjà une avancée colossale.

Débats sensibles

Mais cette possible avancée pose aussi de nombreuses questions, car on parle quand même d’utiliser des bébés humains comme cobayes pour mettre au point ces incubateurs. Les débats doivent durer deux jours. Mais rien n’assure qu’une décision sera prise dans la foulée. La discussion pourrait tout simplement être renvoyée, le temps d’avoir des informations supplémentaires.

Le sujet est évidemment sensible : il faut évoquer le statut juridique de l’embryon, la possible "chosification" de l’enfant, sans même aborder des thématiques de science-fiction, comme des humains entièrement conçus en laboratoire.

Le débat sur la GPA n’était peut-être qu’une mise en jambes. Celui sur la gestation artificielle pourrait bientôt enflammer l’opinion.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.