Environnement : le gouvernement veut réduire le coût écologique du numérique
Des services numériques plus sobres, c’est l'une des missions que se fixent l’Arcep et l’Arcom, les autorités de référence de l’audiovisuel et des télécoms. Elles veulent diffuser des bonnes pratiques pour réduire l’empreinte environnementale du streaming, mais aussi des logiciels, des réseaux sociaux et plus globalement de toutes applications internet. Parce qu’une prise de conscience a déjà eu lieu du côté des téléphones, des tablettes et des ordinateurs. Certains modèles sont désormais en matériaux recyclés, leur consommation électrique devient plus vertueuse et ils sont plus facilement réparables. Le problème, c’est qu’ils accèdent à des services internet qui, eux, sont de plus en plus énergivores.
Jouer sur la qualité des algorithmes pour réduire la consommation
Le streaming représente aujourd’hui plus de 50% du trafic internet, avec une part en constante augmentation. Cela signifie toujours plus de serveurs qui consomment toujours plus d’énergie. C’est encore pire avec l’intelligence artificielle. Elle a besoin de nouveaux serveurs avec des processeurs beaucoup plus puissants qui consomment 10 à 15 fois plus d’électricité. D’où la nécessité d’une prise de conscience, mais cette fois à l’autre extrémité du tuyau internet.
Les consultations commencent en ce moment, leur objectif : obtenir un ensemble de bonnes pratiques qui pourront ensuite être partagées par l’industrie. Cela passera forcément par un changement d’état d’esprit. Aujourd’hui, quand on a besoin de plus de puissance de calcul, on se contente de rajouter des machines. Demain, on pourrait plutôt jouer sur la qualité des algorithmes, écrire des programmes plus optimisés qui consomment moins de ressources.
Une sorte de "label de sobriété énergétique" pour ceux qui adoptent les bonnes pratiques
C’est ce qu’ont commencé à faire les géants du streaming. Ils ont recompressé leurs vidéos pour qu’elles occupent moins d’espace de stockage et de bande passante sur le réseau. Ils pourraient aller plus loin en arrêtant de lancer les vidéos automatiquement ou en proposant des qualités plus faibles sur les mobiles.
Ce seront de simples recommandations, il n’y aura rien d’obligatoire pour le moment. En tout cas, ceux qui mettront en place ces bonnes pratiques pourront le revendiquer avec une sorte de label de sobriété numérique. Espérons, comme pour le Nutriscore, que l’idée sera reprise dans d’autres pays. Car on imagine mal un service internet adopter ces pratiques uniquement pour la France.
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