Emploi : les recruteurs croulent sous les CV générés par IA
Plusieurs études confirment ce phénomène, en cette rentrée de Septembre. Selon celle de la société Canva, 33% des personnes à la recherche d’un emploi utilisent aujourd’hui des générateurs de CV ou de lettres de motivation. Pour le cabinet de recrutement Beamery, ils seraient plutôt autour de 45%. Quant à l’institut Neurasigh Data, il estime que ce sont même 57% des candidats qui s’appuient désormais sur ChatGPT et consorts pour répondre aux petites annonces.
Il est assez simple de comprendre pourquoi. Ce sont des outils qui permettent de personnaliser très facilement le CV et la lettre de motivation en fonction de l’entreprise. Ils garantissent aussi que l’on mettra en avant les bonnes expériences. Que l’on utilisera les bons mots clés, ce qui augmente les chances de se retrouver en haut de la pile.
Certains logiciels savent même répondre automatiquement aux questions des formulaires, ce qui fait gagner pas mal de temps. Avec cette évolution, les recruteurs, eux, sont plutôt perdants, car le volume de CV potentiellement intéressants explose. Ils ont donc de plus en plus de mal à identifier les véritables perles dans un ramassis de CV de plus en plus uniformes.
L'automatisation des processus de recrutement
Pourtant, ils utilisent déjà des outils de filtrage et des algorithmes pour trier les CV et même de l’intelligence artificielle. C’est peut-être ça le problème. Avec l’informatique, le processus de recrutement n’a cessé de s’automatiser ces dernières années. Du coup, il est devenu totalement inhumain. Pas étonnant finalement que les candidats répondent avec les mêmes armes : l’IA et l’automatisation. On se rassure, en se disant qu’il y a toujours un entretien en face-à-face en bout de chaîne, mais combien de talents potentiels sont écartés en chemin.
Existe-t-il une autre solution ? Pas sûr. On peut difficilement imaginer un retour en arrière où chaque candidat serait reçu en tête à tête. Qui sait ? Peut-être que demain, ce seront des intelligences artificielles qui discuteront entre elles de l’adéquation à une fiche de poste. En attendant, le résultat, c’est que le recrutement est devenu très dépendant des réseaux et du copinage. Tout ce que la technologie cherchait à éviter.
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