Avions hypersoniques : une société américaine ambitionne de développer un vol Paris New York en 90 minutes
On les pensait morts et enterrés depuis la fin du Concorde. Pourtant, les avions supersoniques pourraient bien faire leur retour. Ces derniers mois, les annonces se sont multipliées : les Suisses de Destinus ont, par exemple, promis un avion capable de faire Paris-Sydney en quatre heures. Aujourd’hui, pour aller en Australie, il faut compter entre 22 et 24 heures. Ce n’est même plus du supersonique, on parle carrément de vitesses hypersoniques.
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Les Américains de Hermeus viennent de tester un moteur capable de faire un trajet entre Paris et New York en une heure et demie, deux fois plus rapide que le Concorde, à peine le temps de regarder un film. Mais le projet le plus avancé, c’est celui de la Nasa. Elle vient de dévoiler une version finalisée de son X-59, "le fils du Concorde", comme ils l’appellent, avec la promesse de le faire voler avant la fin de l’année. Les responsables de la Nasa sont tellement confiants que, ces derniers jours, le projet est entré dans une nouvelle phase : ils cherchent désormais des applications commerciales pour le transport de passagers avec des partenaires comme Boeing. Les avions supersoniques pourraient faire leur retour.
Empreinte écologique, rentabilité...
Il y a néanmoins encore quelques obstacles à franchir. Tout d’abord celui de la rentabilité. On rappelle que le Concorde a été abandonné parce que c’était un gouffre financier, avec des coûts d’exploitation impossibles à rentabiliser. Et ce, malgré des billets à plus de 8 000€. Il y a aussi la question de l’empreinte écologique, le "Flygskam", la fameuse honte de prendre l’avion n’a pas disparu.
Et surtout le bruit, lorsqu’on franchit le mur du son, ça fait un énorme "Bang". C’est pour cela qu’on a fini par interdire au Concorde de voler en vitesse supersonique au-dessus des terres. Il devait attendre d’être au-dessus de l’océan pour mettre les pleins gaz. Ces nouveaux supersoniques pourraient, eux aussi, être cantonnés aux quelques lignes qui passent au-dessus de la mer.
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La quasi-totalité des projets de supersoniques lancés après le Concorde ont capoté. Et aucun des derniers encore actifs n’a encore volé. Il y a quand même une différence notable, le projet de Destinus est soutenu par le gouvernement espagnol, celui d’Hermeus par l’armée, le Pentagone aux États-Unis. C’est peut-être là, le principal débouché. Pas le transport des milliardaires, mais celui des militaires n’importe où sur la planète en moins de cinq heures.
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