Aéronautique : le X-59 ouvre la voie au retour des vols supersoniques commerciaux
Le X-59 présenté, vendredi 12 janvier, par la Nasa et Lockheed Martin est un avion très important, parce que c’est le premier à dépasser la vitesse du son, sans provoquer le fameux "Bang" assourdissant typique des supersoniques. Il faut savoir que lorsqu’on passe le mur du son, l’onde de choc est telle qu’elle peut casser des vitres, faire fuir les animaux et déclencher les alarmes des voitures. C’était d’ailleurs le principal problème du Concorde. Même en volant à 15 000 mètres d’altitude, la zone impactée par son bruit pouvait s’étaler sur une centaine de kilomètres. C’est pourquoi on a fini par lui interdire de survoler les terres à vitesse supersonique. Il ne pouvait mettre les pleins gaz qu’au-dessus de la mer. Ce qui a limité son exploitation à des Paris-New York ou des Londres-New York. Des vols où l’essentiel du trajet s’effectue au-dessus de la mer.
En créant un avion qui réduit le bruit de cette onde de choc, la Nasa espère faire changer la réglementation. Pour qu’on autorise enfin les vols supersoniques commerciaux au-dessus de la population. Si l’on parle de l’intensité perçue au sol, elle serait divisée par deux. C’est-à-dire que l’on passerait du "Paf !" d’un ballon qui éclate, au "Thumb !" d’une porte de voiture que l’on claque. Pour y arriver les ingénieurs ont beaucoup joué sur l’aérodynamisme. Avec un très long nez très pointu pour percer, puis disperser l’onde de choc.
Beaucoup de problèmes encore à résoudre
Le X-59, en lui-même, n’a pas vocation à être commercialisé. Il s’agit avant tout d’un démonstrateur pour des technologies qui serviront aux avions du futur. Et surtout, pour définir ce fameux niveau sonore acceptable à partir duquel on pourra survoler les terres. C’est un avion qui joue un rôle central dans le retour du supersonique, alors que plus un seul d'entre eux n’a volé depuis la retraite du Concorde en 2003.
Entre le développement des avions et leur certification , il ne sera probablement pas possible de voler à nouveau en supersonique avant 10 ans, les cycles sont très longs en aéronautique. Se posent aussi les questions du prix des billets, celle du carburant et de l’empreinte écologique. Donc il y a encore beaucoup de problèmes à résoudre. Mais si ces avions peuvent survoler l’Europe, l’Asie et l’Amérique, cela devrait déjà simplifier l’équation économique.
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