Au fil de l'eau. Quand la course au large devient un outil océanographique
"Au fil de l'eau", la navigatrice Alexia Barrier, qui vient de boucler son Vendée Globe après plus de 111 jours de mer.
Alexia Barrier a effectué un tour du monde au service de la science et de l'UNESCO dans le cadre de la décennie des océans, lancée le 1er janvier dernier. Les skippers sont des alliés précieux des scientifiques car ils peuvent déposer des instruments de mesures dans des endroits très isolés du globe.
Alexia Barrier a elle-même déployé trois bouées sur son trajet. L'emplacement est déterminé par les scientifiques mais les skippers ajustent en fonction des conditions de la météo car il est parfois compliqué de jeter à la mer des bouées de 20 à 30 kilos lorsque l'océan est déchaîné. Au total ,10 skippers ont participé à l'opération de l'UNESCO sur la dernière édition du Vendée Globe. On peut citer Fabrice Amadeo Louis Burton ou l'allemand Boris Hermann.
Alexia Barrier souhaiterait que cette démarche soit obligatoire pour les skippers en course, mais il faut "simplifier les processus, dit-elle, car le système coûte cher". Le prix des capteurs varie entre 20 000 et 150 000 euros. Une somme que les skippers doivent financer eux-mêmes car ce ne sont pas les organismes scientifiques qui payent, c'est donc un budget assez conséquent. Une démarche qui n'a rien d’anodin, mais la navigatrice qui a fondé en 2010 l'association 4MyPlanet pour sensibiliser la population à la protection de la nature et des océans, espère que cette contribution scientifique sera imposée sur le prochain Vendée Globe de 2024.
Comprendre les courants marins pour comprendre les modifications du climat
À l'entrée de l'océan Indien, Alexia Barrier a déposé une bouée qui va permettre de recueillir des données de températures et de salinité de l'eau. L'objectif c'est de comprendre le fonctionnement des grands courants marins qui sont des régulateurs du climat. "Le Gulf Stream régule le climat en Europe par exemple, et s'il est modifié le climat sera modifié directement chez nous", dit-elle.
Toutes ces modifications peuvent entraîner des choses terribles comme les gigantesques incendies en Australie. Les courants marins ont été modifiés, l’eau était plus froide, la terre était plus sèche, il y avait moins d'humidité et comme il y avait beaucoup de vent cela a provoqué le désastre que l'on connaît.
"Relevez vos manches et vous serez des héros pour la planète bleue"
Il y a évidemment la problématique des containers mais le plus gros prob,lème aujourd'hui ce sont ces microplastiques que l'on ne voit pas et qui polluent la faune et la flore des océans. Alexia Barrier est déçue par l'action politique et le résultat de la convention citoyenne, "c’est un échec total", dit-elle. Elle compte beaucoup plus sur la responsabilisation de chacun d'entre nous pour faire bouger les choses.
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