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Au fil de l'eau. Le transport fluvial est-il le levier de la transition écologique ?

"Au fil de l'eau", Thierry Guimbaud, directeur général des voies navigables de France. En 2019, le trafic de marchandises par voies d'eau a enregistré une croissance de 10%.

Article rédigé par franceinfo, Catherine Pottier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
14 mai 2020. Barge pour le transport des éléments de l' Airbus A380 à Bordeaux sur la Garonne. (PHILIPPE ROY / AURIMAGES / AFP)

La France possède le plus grand réseau de voies navigables en Europe. 8 500 kilomètres de canaux dont 2 000 accessibles aux bateaux de grand gabarit. La réhabilitation du transport fluvial a été l'un des engagements du Grenelle de l'environnement en 2017.

Progression du transport fluvial en 2019

"La promesse n'a pas été entièrement tenue, estime Thierry Guimbaud, directeur général des voies navigables de France, mais la croissance progresse." En 2019, le trafic de marchandises par voies d'eau a enregistré une croissance de 10%. La logistique urbaine est une opportunité car les fleuves et les canaux permettent de rentrer au cœur même des agglomérations, ce qui n'est pas toujours le cas pour le trafic routier ou ferroviaire.

"Les chiffres de la livraison à domicile" ont bondi ces dernières années, et beaucoup de projets sont en cours de réalisation, notamment avec la grande distribution.

Si nous avons maintenu une croissance de 10% en pleine crise Covid, c'est bien que la tendance est en train de s'installer. 

Thierry Guimbaud, directeur général des voies navigables de France

L'intérêt écologique du transport fluvial est évident car les bateaux émettent quatre fois moins de CO2 que les camions, et une seule barge peut transporter 5 000 tonnes de marchandises. L'équivalent de 200 poids lourds ! Malgré tout, le transport fluvial français reste derrière l'Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas.

29 octobre 2016. Le port de plaisance de Bellegarde sur le canal du Rhône à Sète.  (JEAN-MARC LALLEMAND / BELGA MAG / AFP)

Thierry Guimbaud avance deux explications. Le réseau à grand gabarit, adapté aux transports de marchandises, s’est très peu développé en France, contrairement à la Belgique ou aux Pays-Bas. En Allemagne, la part du réseau grand gabarit représente 80% du transport fluvial, 66% aux Pays-Bas et seulement 25% en France.                 

L'espoir du canal Seine-Nord Europe  

Le canal Seine-Nord Europe, photographié en novembre 2016 à Aubencheul-au bac, près d'Arras dans le nord de la France.  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Thierry Guimbaud plaide pour le financement de nouveaux investissements pour développer l'activité fluviale. Selon le directeur général des voies navigables de France, la deuxième faiblesse de la France est historique. Sur de grands axes comme la Seine, le Rhône ou la Saône, il n'y a pas de connexion grand gabarit avec le cœur de l'Europe qui est un vecteur économique très important.

Le canal Seine-Nord Europe, baptisé Seine-Escaut, va résoudre une partie de ce problème. Ce canal de 106 kilomètres doit relier l'Oise au canal Dunkerque-Escaut. Il permettra de relier le bassin versant de la Seine, notamment l'agglomération parisienne, avec le réseau fluvial de Nord de la France et du Benelux.                    

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