Une plaidoirie qui sonne comme un réquisitoire
A tort ou à raison,
c'est ce qui arrive à Madame Lamblin. Qui connaît Florence Lamblin ? Cette
élue écologiste parisienne serait sans doute restée dans un relatif anonymat,
dans sa mairie du XIIIème arrondissement, si son nom n'était apparu dans l'affaire de blanchiment d'argent de la drogue qui a conduit à la
mise en examen de 19 personnes en France et en Suisse ces derniers jours.
Faut dire que Madame
Lamblin occupe des fonctions municipales qui exigent une conduite
irréprochable. Qu'elle représente Europe Ecologie-Les Verts, un parti politique
qui n'a de cesse, et c'est parfois à son honneur, de donner des leçons de
morale à tout le monde. Et que les enquêteurs ont trouvé en sa possession une
somme de 300.000 euros en liquide dont on nous dit qu'elle provient d'un vieil
héritage familial ou qu'elle lui a été remise par un intermédiaire qu'elle ne
connaissait pas mais qui lui aurait été présenté par un proche. C'était donc,
non pas de l'argent de poche mais de l'argent de proche. En tout cas une forme
assez rare de développement durable qui est sa spécialité.
N'empêche, comme
disent ses avocats, que Florence Lamblin doit être présumée innocente. Même si
maladroitement ils ajoutent qu'au pire on pourrait lui reprocher une
dissimulation fiscale. Et même si le maire de Paris, Bertrand Delanoë répète
qu'il s'agit d'une affaire grave, y compris s'il ne s'agit que de fraude
fiscale et ajoute que "l'exemplarité des élus n'est pas
négociable ".
D'ailleurs, cette
dernière phrase est la seule chose qui soit pour l'instant incontestable dans
cette affaire en début d'instruction. Monsieur Delanoë est un trop fin politique pour
ne pas rappeler que si la présomption d'innocence existe, elle n'exonère pas
les élus de la République du devoir d'exemplarité. Il y a des plaidoiries qui
sonnent comme des réquisitoires.
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