Storytelling en prime time
Un candidat qui
entre en campagne doit se soumettre aux règles du " storytelling " et
si possible en respecter ce que les communicants appellent le " carré
magique " : la storyline, le timing, le framing et le networking.
La storyline, c’est
l’histoire qu’on a à raconter et qui constitue l’identité narrative du
candidat. Pour le président sortant ce sera l’histoire d’un mal aimé des
sondages que les pronostiqueurs annoncent battu d’avance mais qui ne s’avoue
pas vaincu et qui a encore mille choses à faire pour le bien du peuple.
Le timing consiste à
inscrire cette histoire dans le temps de la campagne, à imposer son propre
rythme, ce qui le conduira par exemple du plateau de TF1 ce soir à celui des
Glières demain, haut lieu de la résistance et de l’identité mémorielle de M
Sarkozy.
Le framing, ce sont
tous les éléments de langage qui permettent d’encadrer le débat en lui donnant
cohérence et continuité, par exemple la fameuse interview sur les " valeurs "
qui a précédé de quelques jours l’annonce de candidature.
Enfin, le Networking
consiste à s’assurer que l’entrée en scène aura un maximum de retombées
médiatiques. En choisissant un mercredi, jour de très forte audience, ainsi que
TF1, chaine la plus regardée, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas ratisser plus
large.
Reste le plus
difficile. La façon de le dire. L’instant crucial où il va annoncer sa
candidature. On croit savoir qu’il a choisi de faire simple et direct.
D’attendre la question de Laurence Ferrari et de lui répondre…
" oui ". Tout bêtement. Le plus spontanément possible. Comme l’avait
fait Mitterrand en 88. Décidément, c’est très à la mode en ce moment d’imiter
tonton..
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