Pour qui ne s'en souviendrait pas, Maurice Grimaud qui auradonc SA rue quelque part près de la porte de Clignancourt était le préfet depolice de Paris pendant les événements de mai 68 et c'est grâce à lui qu'il n'ya pas eu de morts durant les nuits d'émeutes dans la capitale.Grimaud n'était pas un poète, mais un homme raffiné etcultivé, nourri des lectures de Paul Valery, André Gide, Marcel Proust et sonami Roger Martin du Gard. Technicien du maintien de l'ordre mais pas de la répression, il a réussi à éviter lebain de sang avec des méthodes simples et efficaces. D'abord la fermeture desponts, pour éviter toute contagion rive gauche – rive droite. Pour protéger leslieux et bâtiments les plus sensibles, Elysée, Matignon, Palais Bourbon... ila déployé les gardes mobiles, des militaires au sang froid. Au contact desmanifestants, ce sont les CRS et les brigades mobiles en treillis vert qu'il a envoyésen leur donnant des consignes très strictes. Bien sur cela sentait la lacrymo etles coups de bidule, mais l'essentiel fut respecté : l'ordre républicainet la vie humaine.On le voyait souvent sur le terrain, au quartier latin ;surveiller les opérations, petit homme sanglé dans un costume trois piècesfaçon IIIème République. Et on l'a entendu dire aux CRS, bombardés de pavés etde provocations les comparant à des SS que, (je cite Grimaud), "frapperun manifestant tombé à terre c'est se frapper soi-même en apparaissant sous unjour qui atteint toute la fonction policière. "Tel était Maurice Grimaud, le contraire exact du sinistreMaurice Papon. Que la ville de Paris lui rende aujourd'hui justice avec uneplaque de rue est réjouissant à une époque ou le racisme anti flic atteint unparoxysme affligeant.