Première dame, mode d'emploi
A elle, comme à ses
devancières. Car en France, aussi étrange que cela puisse paraitre les
Premières dames n'ont jamais eu de statut juridique. Les législateurs n'y ont
jamais pensé. Ni ceux de la Vème République, ni ceux de la IVème. Et si les
très hauts talons chaussés par Valérie Trieweiler pour ses premiers pas en
Amérique ont fait jaser la presse, rappelons-nous qu'au milieu du siècle
dernier, on avait reproché à Madame Auriol d'être trop élégante et à Madame Coty de
ne l'être point assez.
Bref, la
"pipolisation" des Premières dames ne date pas d'hier, d'où la
volonté affichée par la compagne de François Hollande de ne pas devenir une
potiche. On la comprend. Tout comme on comprend son souci de conserver une activité salariée
dans la vraie vie. Une autre façon de dire qu'être la compagne du président, la
"first girl friend" comme l'a joliment dit CNN, ce n'est pas un job.
Et pourtant. Pourtant, elle dispose à l'Elysée d'un secrétariat, d'un chef de
cabinet et d'officiers de sécurité. Et vu son caractère, elle ne restera pas
sans influence. Sinon dans la conduite des affaires du pays, du moins dans celle
de l'entourage élyséen ce qui n'est pas anodin.
Pour toutes ces
raisons, pardon de le dire, mais on voit mal comment Valérie Trierweiler
pourrait rester simple journaliste. Et surtout, on voit mal pourquoi la
République française ne décide pas de mettre noir sur blanc une fois pour
toutes quels sont les droits, les devoirs, les attributions et les moyens
affectés à la compagne du chef de l'état. Franchement, ca ne serait pas du luxe
car les mœurs évoluent. En cinq ans, on a déjà eu tout plein de
nouveautés : un président divorcé puis remarié puis papa, puis désormais
une Première dame en concubinage. Un jour, ce sera un "Premier homme"
quand la France aura choisi une présidente. Raison de plus pour le ou la doter
d'un statut. Il est toujours regrettable que la société avance plus vite que
les législateurs.
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