Obama et Stendhal
Comme toujours sur Twitter, le message est court, les signes
comptés, les mots dénués de tout affect. On va à l'essentiel. Sans romantisme
excessif. Ce sera aussi, forcément, la marque de fabrique du second et dernier
mandat de Barack Obama.
Car si la victoire est belle, si le 44ème Président
américain est aussi devenu le 45ème grâce (nous dit-on notamment) à
l'électorat hispanique, à son plan de sauvetage réussi de l'industrie
automobile, aux grands électeurs de l'Ohio et aux Etats de l'ouest
américain ; si la victoire est belle, elle n'a rien d'un triomphe.
A Chicago, son fief de toujours, 20.000 partisans ont
applaudi son premier discours de Président réélu. Ils étaient 250.000 il y a
quatre ans sur les bords du lac Michigan pour lui faire une romaine ovation.
Obama est toujours Président mais n'est plus une rock star.
Encore sur la plus haute marche du podium, mais descendu de son piédestal.
Comme s'il était passé du statut de héros charismatique à celui de leader
pragmatique.
Une certaine confusion dans les décisions socio-économiques,
une certaine impuissance sur la scène internationale, une certaine tendance à
se montrer plus prudent qu'audacieux et un certain prix Nobel de la paix
ésotérique ont effacé du disque dur le fameux "Yes, we can ! "
Bref, si Twitter a montré qu'on n'arrête pas le progrès, la
chose reste à prouver sur le plan politique. En attendant, Obama pourra
toujours méditer cette citation de Stendhal : "Le succès flatteur
est de conquérir, non de conserver. "
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