Nos amies les bêtes
Ca tombe juste quand on dit de quelqu’un qu’il est "malin
comme un singe", ou "rusé comme un renard", ou bien quand on
parle de "mémoire d’éléphant". Les vétérinaires comme les gens du
cirque, les meilleurs connaisseurs de la vie animale ne tarissent pas d’éloge notamment
sur l’intelligence des éléphants. De même, les expressions "avoir une
faim de loup" ou "être souple comme un félin" tombent juste
et renvoient à des réalités tangibles.
Sans doute est-on plus injuste avec les animaux qui vivent,
comme nous, en troupeau. Quand De Gaulle disait "les Français sont des veaux"
ce n’était pas laudatif. Et quiconque se voit comparé à un "mouton"
peut concevoir une légère amertume.
Mais, disons le tout net, on est carrément à coté de la
plaque quand on utilise le mot "pigeon" pour qualifier quelqu’un.
Dans le langage populaire, un "pigeon" est un crétin, un gogo, une
victime en puissance. Or, c’est tout le contraire. D’après une étude récente
publiée dans la revue "Animal Cognition", on peut lire que de tous
les animaux, les pigeons sont parmi les plus subtils. Ils auraient notamment
une étonnante capacité de physionomistes, capables de reconnaître sur les
visages des gens, ceux qui leur sont hostiles et ceux avec qui il n’y a pas de
danger. Soit dit en passant, ca expliquerait leur prolifération dans les
grandes villes et leur qualité de citadins.
Mine de rien, les pigeons nous donnent une sacrée leçon. Car
cette faculté de distinguer les amis et les ennemis est la règle d’or de la
survie en milieu urbain. Y compris pour nous autres les humains…
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