Ceux qui la détestent rappellent avec quelle déterminationelle avait maté la grève des mineurs de charbon, mais on oublie que les sidérurgistes lorrains n'ont pas eu un avenirplus glorieux que les gueules noires du Pays de Galles. Ils rappellent aussi laférocité de sa répression contre les terroristes de l'IRA en général et leprisonnier Bobby Sands en particulier, mais il s'agissait alors d'une guerre etnon d'un simple conflit. Enfin le Thatcher bashing enseigne que la Dame de Fera été d'une brutalité sociale inouïe et qu'elle fut le chantre du libéralismedes années 80, ce qui par les temps qui courent n'est évidemment pas uncompliment. Mais on oublie qu'elle a économiquement sauvé son pays qu'elleavait trouvé en faillite à son arrivée au pouvoir.En tout cas, après sa mort, Mme Thatcher aura réussi unautre miracle. Jamais cadavre encore chaud n'aura si peu suscité de langue debois. C'est au contraire le déchainement des passions et pas seulement enGrande Bretagne. Boris Vian aurait adoré cela, tant sont nombreux sont ceux quipromettent d'aller cracher sur sa tombe.En France, c'est encore une fois Jean-Luc Mélenchon quibrille par sa tirade cruelle : "Thatcher, dit-il, va découvrir enenfer ce qu'elle a fait aux mineurs gallois ". On se doutait que Maggien'était pas la "cup of tea" du patron du parti de gauche. Onignorait cependant qu'il croyait à l'enfer. Ca ne fait pas très laïc mais c'esttellement facile de diaboliser ses ennemis. Surtout post-mortem.