Le revers de la médaille
Ancien combattant de toutes les guerres, celle de l’Armée des ombres, celle de Suez, d’Indochine et d’Algérie, l’homme est un soldat d’élite comme on n’en fait plus mais il fut aussi un soldat perdu, l’un des participants du putsch manqué en Algérie lorsqu’il commandait le Premier REP, régiment parachutiste de la légion dissous par De Gaulle.
Ce flirt avec les généraux félons vaudra à Denoix de Saint Marc une condamnation à dix ans de réclusion et sa radiation de l’ordre de la Légion d’honneur avant sa réhabilitation en 1978.
Aujourd’hui, le voici donc définitivement amnistié et membre de ce club très fermé des Grand’Croix de la Légion d’honneur qui compte moins de 80 impétrants. Alors on entend d’ici les commentaires forcément indignés. Ce serait une médaille politique attribuée à cinq mois de la présidentielle à un homme symbolisant la droite catholique traditionnelle. Ce serait une médaille honteuse, accordée à un ancien para d’extrême droite.
Comme quoi, effectivement toute médaille a son revers. Mais on peut aussi penser que c’est moins le vieil officier d’un régiment putschiste que le jeune soldat de l’Armée des ombres, résistant à 19 ans, déporté à Buchenwald à 21 ans et miraculé à 23 que la République a voulu honorer.
Pour une fois que la Légion d’honneur s’offre à la boutonnière d’un personnage réellement héroïque et délaisse les revers de smokings des artistes, des pipoles et autres snobinards professionnels il y a même peut être lieu de s’en féliciter. Fermez le ban.
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