Le match de trop
Elles sont là pour
être respectées et aussi interprétées. Elles permettent de désigner vainqueurs
et vaincus et d'établir une fragile hiérarchie. Comme dans la vie.
Les lois du sport
sont non écrites et souvent négligées ou oubliées. Sauf par les plus grands,
les sportifs de légende qui marquent de leur empreinte la discipline dans
laquelle ils excellent. Comme Sébastien Loeb. En mettant un terme à sa carrière
de rallyman après neuf titres mondiaux consécutifs, (record absolu et pas près
d'être égalé), en raccrochant son volant comme d'autres les crampons, mais surtout
en le faisant alors qu'il est tout en haut de l'affiche, Sébastien Loeb
respecte la loi fondamentale du sport de haut niveau : ne jamais faire le
match de trop.
Il a compris, le
pilote alsacien, que partir sur une victoire c'est rester invaincu. Que se
retirer en pleine gloire n'enlève rien au palmarès mais ajoute énormément à la
légende. Comme il l'a lui même dit aux journalistes en mettant pied à terre :
"mieux vaut arrêter quand on est en haut que sur la pente
descendante".
Une loi qu'un autre
immense athlète automobile, le septuple champion du monde de formule 1, Michael
Schumacher n'a pas respecté. En imposant à ses nombreux admirateurs un
improbable "come back", le grand Schumi s'est fait tourner autour,
humilier par de petits pilotes sur de petites voitures, autant de chaperons
rouges trop heureux de croquer l'ancien grand méchant loup redevenu simple
berger allemand.
Bien sur, Schumacher
s'est fait virer. Il a quitté la scène par la petite porte exactement au moment
ou Loeb la quittait lui aussi mais par la grande. Sans doute ne
saura-t-on jamais qui de l'Alsacien ou de l'Allemand est le plus grand champion
automobile. Mais le plus grand champion tout court, c'est maintenant une
évidence.
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