Droit dans ses bottes, comme jadis Alain Juppé, Manuel Vallsrépète que cette reconduite à la frontière "s'est déroulée dans lerespect du droit et le respect des personnes ". Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault en est moins sûr, puisqu'il a ordonné une enquête administrative etpromis le retour de Leonarda et de sa famille si des fautes ont été commises.En attendant, une grosse partie de la gauche se déchainecontre Valls. A commencer par son collègue de l'éducation, Vincent Peillon quidemande une "sanctuarisation du milieu scolaire " et du 4e personnagede l'état, le président de l'Assemblée Nationale, Claude Bartolone quis'inquiète du "danger pour la gauche de perdre son âme ". Bien sûr,Mélenchon n'est pas en reste, qui déclare "la honte c'est maintenant,rendons Valls à Le Pen " et qui réclame la démission du ministre del'intérieur, comme l'ont fait toute la journée des lycéens dans les rues de Paris, qui se sont frottés aux grenades lacrymogènes des CRS.Bref, comme l'avoue pudiquement la porte-paroledu gouvernement, Mme Valaud Balkacem, " il y a à, gauche, des différencesd'appréciation ". Autrement dit, le marteau et l'enclume. Nous y revoilà.Un joli proverbe arabe affirme : "Si tu esmarteau, frappe. Si tu es enclume, reçois ". Mais le proverbe ne dit pasque faire quand on est coincé entre les deux, et donc Mr Valls devra trouver laréponse tout seul.