La défaite et la victoire
Les trois principales victimes de 2012, présidentielle et législatives confondues, sont les trois héros de 2007, Sarko, Ségo et Bayrou, unis aujourd'hui dans la déroute comme ils le furent le coup d'avant dans la conquête.
Comme si d'un seul coup d'un seul, les électeurs avaient
voulu jeter le bébé avec l'eau du bain et ficher à la poubelle de l'histoire le
tiercé gagnant de la séquence précédente.
Sarkozy victime d'une sorte de "rejet affectif"
qui n'aura épargné que ses alliés les mieux implantés localement comme Balkany
ou les moins marqués à droite, comme Madame Kosciusko-Morizet
Ségolène Royal victime d'une forme aigue de RAC, "réaction
allergique collective", aggravée par un pitoyable crêpage de chignon
comme les réseaux sociaux et la Vème République n'en avaient encore jamais
connu.
Enfin Bayrou, le moraliste qui avait les yeux plus gros que
le ventre, victime lui d'une véritable "défaite idéologique", broyé
qu'il fut entre la droite et la gauche, immolé à Pau et carrément à poil sur
l'autel de la bipolarisation.
2012 aura donc été impitoyable pour les stars de 2007. Une
page a été tournée, brutalement, par le suffrage universel. La dynastie Le Pen
qu'on croyait moribonde a une nouvelle héritière de 22 ans qu'on fera
difficilement passer pour un monstre liberticide et nostalgique des années quarante.
Le centre éparpillé "façon puzzle". La droite orpheline. La gauche
dotée de pouvoirs sinon exorbitants, du moins sans précédent dans l'histoire
récente.
Reste à méditer ce que disait Saint Exupéry : "Victoire...défaite... Ces mots n'ont point de sens. Une victoire affaiblit un
peuple. Une défaite en réveille une autre."
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