La caravane passe
Au lendemain des
sanctions de déchéance prises contre le septuple vainqueur Lance Armstrong, on
nous annonce le tour le plus beau, le plus grand et le plus dur de tous les
temps.
Sur le papier, c'est
sur que ça a de la gueule. Un départ en Corse, un contre la montre à Nice, une
incursion à Albi, une excursion au mont Saint-Michel, une expédition au château
de Versailles, une exhibition au Grand Bornand et le final en nocturne sur les
Champs Elysées avec à l'arrière plan l'Arc de Triomphe éclairé. Difficile de
rêver mieux.
Surtout qu'en plus,
il y aura une étape de folie, avec deux montées de l'Alpe d'Huez dans la même
journée. Ca c'est du brutal. Un peu comme si on faisait passer les 24h du Mans
à 48 heures ou les combats de boxe à 24 rounds. Et très franchement, vu les
efforts réclamés à l'Alpe d'Huez, on n'est pas sur que la double grimpette soit
la meilleure solution pour lutter contre le dopage.
Car une fois de
plus, les seringues, perfusions, transfusions et autres manipulations risquent
de gâcher un peu le tableau. Pardon à tous les amateurs célèbres ou anonymes
qui vénèrent ou pratiquent le vélo. Pardon à Michel Drucker, Nicolas Sarkozy et
aux millions de supporters en pantoufles ou en marcel qui tiennent réellement
le cyclisme pour un sport magique et le Tour pour le plus grand événement du
monde. Pardon à la France profonde amoureuse de ses clochers vus
d'hélicoptères. Pardon à France Télévision qui réalise chaque été des cartons
d'audience entre le gruppetto, le peloton et les échappés.
Pardon, mesdames et
messieurs, mais quand on nous dit comme chaque année que ce coup-ci ce sera "un tour propre", on n'y croit plus. On est vaccinés. Et quand le
patron du Tour ajoute : "la grande boucle, c'est 3000 kms de
sourires ", ca ressemble à une piqure de rappel.
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