L'or du Rhin
Il y a d’abord ce mot nouveau, cet anglicisme inconnu au
bataillon des dictionnaires français, mais que plusieurs candidats ont déjà
employé pour qualifier le programme de leurs adversaires : le mot "incrédible". Au hit parade des néologismes, "l’incrédible" de 2012 détrône et ringardise la "bravitude" de Ségolène cuvée 2007.
Deuxième nouveauté : la citation fantôme. Quand
François Hollande paraphrase Shakespeare pour faire l’apologie du rêve dans son
discours du Bourget, d’abord on applaudit, puis on s’apercoit que c’est une
citation inconnue, comme le soldat du même nom. Renseignement pris, ce n’est
pas du Shakespeare. D’ailleurs, personne ne sait de qui c’est. Peu importe, la
formule était jolie.
Troisième nouveauté : le statut de "candidat
présumé", non encore déclaré, absolument pas en campagne, mais
omniprésent et fourmillant d’idées. C’est le "Sarkozy nouveau" qui
au passage recrée l’ORTF un dimanche soir en monopolisant huit chaines de
télévision pour battre un record d’audience de 16 millions 600.000 personnes
que le CSA va avoir du mal à faire avaler par sa moulinette à pluralisme, mais
après tout il est payé pour ça.
Enfin, la dernière nouveauté de la campagne, colossale
finesse, c’est la germanophilie, la germano dépendance, pour ne pas dire la
germanolatrie. Ils sont partout les Allemands. Dans tous les discours, tous les
argumentaires. Le modèle allemand par ci. Le couple franco allemand par là.
Comme un disque rayé, on nous joue et rejoue la partition de "L’Or Du
Rhin". A la télé dimanche, le président sortant a cité les mots "Allemand" ou "Allemagne" une bonne trentaine de fois.
Une fois toutes les trois minutes. Explication de M Sarkozy : "mieux
vaut s’allier avec le premier de la classe qu’avec le dernier". Un
argument digne du petit Nicolas. Celui de la BD.
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