L'autorité

Au pied de la lettre, donc, c'est bien un acte d'autorité
qu'a accompli le président Hollande en limogeant sa ministre de l'Écologie, Delphine Batho qui avait quelques heures plus tôt sur RTL qualifié de "mauvais" le budget du gouvernement.

Au pied de la lettre et dans l'esprit de la Vème République,
il est normal qu'un ministre qui crache dans la soupe, fut-elle mauvaise soit
saqué aussitôt. Et politiquement parlant, le budget est pour tous les exécutifs
nationaux, locaux et vicinaux le PPCD, le plus petit commun dénominateur que
tous les dirigeants doivent accepter.

Là où le bat blesse c'est qu'on a un triple pressentiment

D'abord que François Hollande se fiche de l'écologie comme de sa
première chemise au col trop large et qu'il y a maintenant une ligne rouge
entre les roses et les verts. Ensuite que le chef de l'Etat dont la capacité à
décider et l'aptitude à exercer un semblant d'autorité n'est pas la marque de
fabrique a semblé sauter sur l'occasion pour faire un exemple aux dépens d'une
ministre dont on peut dire sans aucun manque de respect qu'elle ne figurait pas
parmi les têtes de gondole du gouvernement.

Ensuite et enfin dans le même ordre d'idée, on ne peut que
constater qu'il y a "deux poids deux mesures" dans l'exercice de
l'autorité hollandaise car si la même vigilance avait été exercée aux dépens
par exemple d'Arnaud Montebourg, qui a dit des horreurs sur le chef du
gouvernement, cela fait des lustres qu'on n'aurait plus de ministre du
Redressement productif.

Seulement voilà. Montebourg est un cuirassé, difficile à
couler. Mme Batho n'était qu'un frêle esquif à bâbord. "Selon que vous
serez puissant ou misérable..."