Guéant le Bisounours
Pourtant, à
l’approche des fêtes de fin d’année ou chacun retrouve son âme d’enfant,
monsieur Guéant a prononcé une petite phrase tellement lénifiante qu’on le
croyait déjà à la messe de minuit. C’était dimanche sur France 5. Evoquant l’un
de ses sujets favoris, le comportement des étrangers résidant en France, Claude
Guéant a souhaité qu’ils respectent notre art de vivre, c’est à dire "la civilité, la politesse et la gentillesse".
Alors là,
franchement, chapeau. On crie "bravo l’artiste". On salue l’audace
du grand communicant. Même les dépliants touristiques les plus basiques, même
une pub pour les cures thermales du Massif Central, même un artiste peintre de
Montmartre ayant fumé la moquette, même le plus gentil des 13H de Jean-Pierre
Pernaut, n’aurait pas osé présenter la France comme la patrie de la
gentillesse. Déjà que "liberté, égalité, fraternité" parait un peu
excessif. Avec "civilité, politesse, gentillesse", on passe
carrément chez Bisounours.
Car cela saute aux
yeux que les Français sont gentils. Naturellement gentils, affables, cordiaux,
serviables et attentifs à autrui. Les gestes simples de la vie quotidienne en
sont la preuve. Il suffit de se balader dans les couloirs du métro, de prendre
le RER, de bavarder avec un chauffeur de taxi, de patienter dans un
embouteillage, de faire la queue au supermarché, de demander un verre d’eau
dans un bistro ou d’écouter un débat au Palais Bourbon pour être instantanément
frappé par la gentillesse qui émane de la société française. Merci M. Guéant de
nous prendre pour des enfants. A moins que ce ne soit pour des…Non, ca ne se
dit pas à la radio. C’est un média trop gentil. Finalement, vous avez raison.
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