Fin de campagne
Impossible d’avoir
échappé à la pugnace Arthaud, au sympathique Poutou, à la déroutante Joly, au
virulent Dupont Aignan et au spatial Cheminade. Difficile de prétendre qu’il
n’y en avait pas pour tous les gouts. Sauf qu’une présidentielle n’est pas une
affaire de gout. Et on en arrive aux cinq candidats les plus sérieux, ceux
atteignent ou dépassent la barre des 10%.
Leurs discours,
parfois en plein air, souvent grandiloquents, auront rythmé cette étrange
campagne, tantôt mollassonne et parfois survoltée. Avec des marqueurs
idéologiques très précis. Pour Sarkozy, la nation. Pour Hollande, la
République. Pour Le Pen, la patrie. Pour Mélenchon, le peuple. Et pour Bayrou,
la morale.
En revanche, rien ou
pas grand chose sur la crise. On aura cité De Gaulle, Mitterrand, Blum ou
Mendès. On aura convoqué Malaparte, Camus, Péguy ou Victor Hugo. Mais de la
crise financière, de Moody’s, de Fitch et Standard & Poors, on aura peu ou
pas parlé.
Comme l’a si bien
remarqué la presse anglo-saxonne, les Français auront eu droit à « une
campagne de déni ». La crise est restée planquée sous le tapis. Le temps
d’un scrutin, l’hexagone s’est offert le luxe d’oublier les vrais problèmes.
Ils ont été noyés sous un tsunami de slogans racoleurs. La crise, on n’en parle
plus jusqu’au 6 mai. Le 7 mai, ce sera une autre histoire…
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.