DSK, le "matériel" et la presse
A New York, les avocats de DSK veulent faire classer la
plainte au civil de Madame Diallo au motif de l’immunité diplomatique dont aurait
bénéficié leur client. Système de défense logique mais tiré par les cheveux (si
on peut dire) car il sous entend que si Monsieur Strauss Kahn a eu des rapports avec
la femme de chambre du Sofitel, ce n’est pas à titre personnel mais en tant que
big boss en exercice de l’économie mondiale. On n’est pas loin de la "fellation-inflation"
rendue culte par un lapsus lingue et radiophonique de Rachida Dati.
Et puis, à Paris, les avocats français de DSK s’apprêtent à
déposer plainte contre le journal Le Monde qui a publié hier les PV d’audition
de leur client en février dans l’affaire du Carlton. Où l’on apprend que dans
ses SMS, DSK qualifiait de "matériel" les femmes avec lesquelles il
s’appétait à coucher. Or Monsieur Strauss Kahn affirme qu’il ignorait leur statut de
prostitués. De la à déduire que le joli mot de « matériel » (sous
entendu "de couchage") s’applique à l’ensemble de la gent féminine,
il n’y a évidemment qu’un pas. D’ou la plainte de ses avocats.
Bref tout ça, est d’un extrême bon goût. Au passage et cette
fois à décharge de DSK, on notera que le seul viol avéré dans les différentes
affaires, (Sofitel, Banon, Carlton), est le viol du secret de l’instruction.
Tout ce qui est dit est publié. Les avocats ont raison sur un point : le
non respect du secret de l’instruction, article 11 du code de procédure pénale,
porte atteinte à la sacro sainte présomption d’innocence. Ils ont tort sur un
autre point : les journalistes pas plus que les avocats d’ailleurs ne pas
sont concernés par ce fameux secret de polichinelle.
Après avoir qualifié de "tabloïd" l’hebdomadaire
L’Express, ce n’est donc pas en s’attaquant à un quotidien réputé austère et
marqué à gauche que DSK se refera une santé. Ni judiciaire. Ni morale.
Politique, n’en parlons même pas.
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