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DSK et l'undoing

A première vue, ce n'est pas forcément une bonne idée que DSK a eue d'accorder une méga interview à l'hebdomadaire "Le Point" car l'exercice médiatique auquel il se prête est surtout remarquable par ses contradictions. Huit pages et six photos plus la "Une" simplement pour faire savoir qu'on a envie d'être tranquille, ça ne tient évidemment pas debout.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La seule chose cohérente est le choix du Point . Pas possible
de prendre VSD , car trop "people" encore moins L'Express puisque M. Strauss-Kahn l'avait qualifié de "tabloïd". Pas davantage Le Nouvel
Observateur
car trop proche des socialistes devenus, à ses yeux, et on le
comprend, des faux amis.

Or donc, DSK a choisi Le Point . J'allais dire "point à
la ligne"
car tout ce qu'on peut y lire relève de ce que les
comportementalistes et pas seulement les sexologues appellent "l'undoing" . L'undoing consiste à vouloir nier ou effacer des faits
dont on n'est pas fier et dont on veut convaincre les autres et se convaincre
soi-même qu'on ne les a pas commis. Bref, une forme plus ou moins sophistiquée
de déni.

A ce petit jeu, DSK excelle. Quand il plaide par exemple la
naïveté alors que son intelligence est connue de tous. Quand il affirme qu'il
aurait du répondre à Claire Chazal que ce qui s'est passé dans la chambre du
Sofitel "ne la regardait pas" alors qu'il était venu à TF1, ce
soir-là précisément parce que l'affaire regardait tout le monde. Enfin, quand
il revendique "le droit de préserver une part d'intimité" tout en
offrant aux lecteurs une majestueuse photo narcissique de l'homme tranquille
jouant avec son Ipad sur son canapé de cuir marron.

Dans le genre "circulez, y a rien à voir" , on a
connu plus convaincant. Mais bon, c'est sympa à feuilleter dans la salle
d'attente du dentiste. Et on a envie d'avoir le même canapé.   

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