Cinéma et bouche à oreille
Des records ont été récemment battus pour une superproduction consacrée à aux sanglants évènements survenus en Nouvelle Calédonie à la fin des années quatre vingt. Pourtant, malgré l’énorme promo qui avait accompagné son lancement, ce film a quasiment disparu des salles trois semaines après sa sortie.
A l’inverse, un autre film français, moins polémique, sans doute moins ambitieux et bénéficiant d’une publicité infiniment moins tapageuse est en passe de crever l’écran au sens propre du terme.
Intouchables se rapproche de la barre des 15 millions de spectateurs et monte sur le podium des 5 films français les plus courus derrière les Chtis, La Grande Vadrouille, Astérix et Cléopâtre et Les Visiteurs. Pas tous des chefs d’œuvre, certes mais le cinéma n’est pas que le septième art.
C’est aussi et surtout une industrie. Avec ses codes, ses défauts et un paradoxe qui, lui, n’a rien d’industriel. Le succès d’un film est parfois inversement proportionnel au plan média accompagnant son lancement. La pub, la publi-promo, la complaisance des présentateurs télé qui encensent la bobine sans même l’avoir vue, tout ca est devenu contre productif et lassant. Ca ne passe plus. La ficelle est trop grosse. Le matraquage sur petit écran ne garantit plus le succès sur grand écran.
Et c’est finalement très moral. Le bouche à oreille plus puissant que les bandes annonces. Les spectateurs plus forts que les critiques. Comme le dit une très jolie citation américaine devenue proverbiale
"le succès est un voyage, pas une destination".
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