Asile et purgatoire
Michèle Martin, l'ex
épouse et complice du pédophile meurtrier Marc Dutroux, qui bénéficie d'une
libération conditionnelle et qui a été accueillie par les bonnes sœurs du
couvent des Clarisses à Malonne.
Elle y a le gite, le
couvert, à l'abri des hauts murs et des prières collectives. La " femme du
monstre " est pour ainsi dire " exfiltrée " de la société en
attendant le jugement dernier, s'il y en a un.
L'affaire déchaine
les passions en Belgique ou l'opinion publique et singulièrement les familles
des victimes crient au scandale. Emotion compréhensible même si Madame Martin
n'est pas le premier monstre ou adjoint au monstre à trouver refuge chez les
sœurs ou chez les moines.
L'un des pires
criminels des années cinquante, le curé d'Uruffe, jeune prêtre assassin de sa
concubine enceinte avait terminé ses jours dans un monastère breton après une
peine de prison effective de 22 ans qui faisait de lui à l'époque le plus
ancien prisonnier de France. Et on aura la charité de ne pas rappeler la
longue, interminable liste des criminels de guerre nazis, bourreaux ou adjoints
de bourreaux, et notamment Paul Touvier, qui ont, au sortir de la guerre,
trouvé asile dans les résidences secondaires de l'église catholique.
On rappellera
seulement que ce droit d'asile religieux, d'ailleurs hérité de coutumes
païennes est une très vieille tradition historique. On se dira aussi qu'il y a
là comme un symbole. Comme si le tribunal des hommes passait le relais au
tribunal de Dieu. Même si Dieu n'existe pas, l'idée ne manque pas d'intérêt.
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