La première enquête de Duca Lamberti rééditée en poche

Giorgio Scerbanenco est mort en 1969. On le compare souvent à Georges Simenon. Ukrainien né à Kiev en 1911, il avait fui le régime communiste avec sa mère, son père ayant été abattu par les bolchéviques pendant la révolution. Gallmeister a réédite au printemps, dans une nouvelle traduction de Laura Brignon, son premier roman qui met en scène le personnage de Duca Lamberti, médecin radié de l'ordre, qui a fait de la prison pour avoir euthanasié une vielle dame en fin de vie.

Cette nouvelle tradution de Venus Privée est donc publiée chez Totem, la collection poche de l'éditeur Gallmeister. Le roman date de 1966, il fut adapté à l’écran en 1970 par Yves Boisset sous le titre Cran d’arrêt. Duca Lamberti est sollicité à sa sortie de prison par un vieil ami de son père policer pour s'occuper du fils d'un riche industriel milanais. Ce fils est devenu subitement et profondement alcoolique et suicidaire. 

Un Prix Scerbanenco

Duca Lamberti va percer le secret de ce jeune homme malhabile, âgé d'une vingtaine d'années, complètement à la dérive. Il va même enquêter comme un policer dans le Milan sordide de la prostitution des années 1960. Duca Lamberti s’improvise justicier, avec des méthodes peu orthodoxes, il s'attaque à des problèmes très contemporrains : emprise, proxénétisme, exploitation des femmes par des hommes et des organisations sans scrupules.  

Venus Privée est la première enquête de ce personnage de médecin "defroqué", si j'ose dire. Il y a trois autres titres : Tous  des Traitres, Les enfants du Massacre et Les Milanais tuent le samedi. Les éditions Rivages les proposent encore dans leur catalogue. Depuis 1993, le Prix Scerbanenco récompense le meilleur roman policier ou noir italien publié l’année précédente.