Cet article date de plus de huit ans.

Histoire, histoires...

Avec Hervé Collard et Stanislas Rigot
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (© Editions Héloïse d'Ormesson)

Mousseline la sérieuse de Sylvie Yvert – Ed. Héloïse d'Ormesson

"Son existence fut plus qu'un roman" Née en 1778, Marie-Thérèse Charlotte de France, fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, avait un destin tout tracé, à commencer par une enfance heureuse et dorée au Château de Versailles, régie par une éducation stricte et raffinée. Mais les tourments et tumultes de la Révolution couvent...jusqu'à la fatidique prise de la Bastille. Dès lors la vie de Mousseline la Sérieuse - surnom affectueux de sa mère - sera une tragédie racinienne faite d'errance et de malheurs. Son père, sa mère, sa tante et ses amis : guillotinés. Ses frères et sa sour : morts. Elle-même est emprisonnée trois ans et demi, dont un an d'isolement total durant lequel elle ignore la mort de ses proches. Elle est par la suite condamnée deux fois à l'exil. Fille, sour, nièce et belle-fille des trois derniers rois de France, elle traversera trois révolutions, deux restaurations et sera l'espace de quelques minutes Reine de France. Pourtant, elle n'aura de cesse de rêver jusqu'à son dernier souffle de son pays, la France, et de la reconquête du trône. Personnage méconnu et fascinant de l'Histoire de France, Mousseline la Sérieuse est le journal imaginaire d'une femme fière et digne marquée par le sceaux de l'opprobre, mais qui jamais ne renonça à faire éclater sa vérité. Une nouvelle lecture passionnante de ce pan pourtant bien connu - croit-on ? - de notre histoire.

Dictionnaire amoureux de Shakespeare de François Laroque – Ed. Plon

  (© Editions Plon)

François Laroque invite le lecteur à goûter sans modération les divers bonheurs que les textes du dramaturge le plus joué dans le monde peuvent apporter au théâtre, au cinéma ou à l'opéra. Grâce à son génie de la poésie et du théâtre, Shakespeare, simple fils de gantier, se sera bâti un monument pour l'éternité. Alors, où trouver les raisons d'un succès qui, loin de se démentir, s'est désormais élargi aux dimensions du monde ? Dans sa passion, sans l'ombre d'un doute. Passion de la poésie et théâtre de la passion. Avec Shakespeare nous gravissons jusqu'au vertige le grand escalier de l'histoire. Avec Shakespeare, le sublime n'est jamais loin dans ces moments pleins de bruit et de fureur où se succèdent et s'entremêlent l'horreur, le pathétique et le rire. Richard III, Hamlet, Macbeth, Falstaff, Cléopâtre n'ont pas fini de nous fasciner, ni la musique de sa langue de nous enchanter... Si d'aucuns semblent persuadés que Shakespeare n'était pas Shakespeare mais Sir Francis Bacon, le comte d'Oxford, ou la reine Élisabeth Ière, libre à eux de continuer à chercher les clés du mystère. Mais nous ne nous détournerons pas ici de l'essentiel. Loin de ces débats d'arrière-garde, l'amoureux comme l'enseignant passionné que je suis de son théâtre et de ses poèmes s'est principalement efforcé au gré de ce vagabondage festif de faire partager son plaisir grâce à la saveur unique que peut procurer une ouvre qui, quatre siècles plus tard, n'a décidément pas pris la moindre ride.

Will le Magnifique de Stephen Greenblatt  (Auteur), Marie-Anne de Béru (Traduction)

 

  (© Editions Flammarion)

Qui était Shakespeare ? De l'homme, rien ou presque n'a survécu. Seule l'oeuvre a traversé les siècles. Se pourrait-il qu'elle éclaire une partie de ce mystère que le dramaturge semble avoir délibérément entretenu ? Stephen Greenblatt le croit. Et avec sa tranquille érudition nous en offre une lecture passionnante, la confrontant à l'histoire du XVIe siècle élisabéthain et aux plus récentes découvertes. La voix de Shakespeare est alors si présente, l'Angleterre décrite si vivante qu'elles donnent à l'ouvrage une saveur d'autobiographie. Le monde dans lequel le dramaturge a grandi revit sous nos yeux, les rites et les traditions, les travaux des jours et des saisons, les expériences sensorielles et émotionnelles. On découvre avec étonnement comment s'est forgé l'imaginaire de l'artiste, de quels souvenirs son oeuvre est pétrie, quelles associations d'idées sont à l'origine d'un vers ou d'une scène, comment cet homme, qui a fui sa province natale et le métier de gantier qui lui était promis, a transformé sa vie, sans appui ni héritage, en une incroyable success story. Mais le portrait serait incomplet s'il n'avait pour toile de fond l'Angleterre elle-même, Londres et sa prodigieuse vitalité, coeur d'une nation déchirée par les persécutions religieuses et sur le point de basculer du Moyen Âge vers les Temps modernes, dans cette Renaissance foisonnante que Stephen Greenblatt - les lecteurs de Quattrocento le savent - raconte mieux que personne.

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