Violences faites aux femmes : "au-delà du projet de loi, j'attends des moyens", déclare Laurence Rossignol
La sénatrice PS de l'Oise, invitée de franceinfo samedi, a appelé Emmanuel Macron a définir une politique globale pour l'égalité hommes-femmes, avec des moyens supplémentaires pour la justice et les associations.
La sénatrice PS de l'Oise, invitée de franceinfo samedi 25 novembre, a appelé Emmanuel Macron à définir "une politique globale pour l'égalité hommes-femmes, et non pas sectorielle", avec des moyens supplémentaires pour la justice et les associations.
Une politique "globale" réclamée
L'ancienne ministre des familles, de l'enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol a espéré que le discours d'Emmanuel Macron, samedi, contre les violences faites aux femmes, comprendrait des moyens supplémentaires pour cette cause, en plus de la loi en préparation. "Ce que j'attends d'Emmanuel Macron, ce n'est pas seulement un projet de loi, ce sont des moyens", a-t-elle déclaré. "Dans chaque département, il n'y a qu'une déléguée aux droits des femmes, il n'y a pas d'autres fonctionnaires qui travaillent sur ce sujet. Pour le ministère des droits des femmes, les fonctionnaires, ce sont les associations", a ajouté Laurence Rossignol.
"L'étape qu'il faut franchir, et ça n'a été fait jusque-là par aucun gouvernement, c'est d'avoir une politique globale d'égalité femmes-hommes", a demandé la sénatrice, qui suggère à Emmanuel Macron d'évoquer la place des femmes dans la société dans chacun de ses discours. "Quand il réunit les préfets (...), il faut qu'il leur dise aussi qu'il attend des services de police qu'ils appliquent les lois déjà existantes, en particulier celle sur le système prostitutionnel, la première loi contre le harcèlement de rue. Quand il parle de politique de la ville, il faut parler de la place des femmes dans l'espace public", a conseillé Laurence Rossignol.
La sénatrice de l'Oise a également estimé qu'il ne fallait pas se contenter de "judiciariser" chaque cas, mais changer les mentalités de façon plus générale. "On ne peut pas se contenter de dire aux femmes: 'allez porter plainte', tout ne peut pas être judiciarisé", a déclaré l'ancienne ministre, plaidant pour un accompagnement renforcé des victimes.
Olivier Dussopt et "sa conscience"
Interrogée sur l'arrivée du socialiste Olivier Dussopt, député de l'Ardèche au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat à l'Action et aux comptes publics, la sénatrice PS de l'Oise, ex-ministre de la famille et des droits des femmes, s'est dite "étonnée, troublée" et satisfaite de son éviction rapide du Parti socialiste.
"Comment, quand on se prétend être de gauche, peut-on aller porter l'un des volets les plus à droite de la politique d'Emmanuel Macron, le portefeuille de la fonction publique?", s'est demandée l'ancienne ministre socialiste. "Il se met là un sacré défi, je le laisse avec sa conscience quotidienne pour les années qui viennent", a ajouté Laurence Rossignol, en référence "aux 120 000 postes de fonctionnaires qu'Emmanuel Macron a promis de supprimer pendant son quinquennat".
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