Cet article date de plus de sept ans.

Pour Florian Philippot, l'élection de Trump était "préférable" pour "les intérêts de la France"

Florian Philippot était l'invité de franceinfo samedi. Le vice-président du Front national a expliqué les enjeux, aux yeux de son parti, de la réunion entre plusieurs dirigeants de la droite extrême européenne à Coblence. Il est aussi revenu sur l'investiture de Donald Trump.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Florian Philippot, le 21 janvier 2017 sur franceinfo (FRANCEINFO)

Invité de franceinfo samedi 21 janvier, le vice-président du Front national Florian Philippot est revenu sur l'investiture de Donald Trump à la présidence américaine et sur la réunion de dirigeants de la droite extrême européenne à Coblence, en Allemagne.

Sur Donald Trump, "ce qui nous intéresse, c'est ce qui concerne la France"

Alors que Donald Trump a été officiellement investi 45e président des États-Unis vendredi, Florian Philippot a réaffirmé que l'élection du républicain en novembre était à ses yeux "préférable à celle de Clinton du point de vue des intérêts de la France"

Interrogé sur le premier décret signé par Donald Trump, qui s'attaque à l'Obamacare, la loi sur l'assurance santé de Barack Obama, Florian Philippot a toutefois indiqué que le Front national "se moquait bien" des mesures intérieures que prendrait le président américain durant son mandat. Le décret semble toutefois en contradiction avec le programme défendu pour la France par Marine Le Pen, candidate à l'élection présidentielle. 

"Ce qui nous intéresse, c'est ce qui concerne la France. Et la fin du Tafta, le traité transatlantique, a répondu Florian Philippot. C'est une très bonne nouvelle pour ceux qui sont soucieux de ce qu'on a dans nos assiettes, ceux qui ne supportent pas les OGM et ceux qui craignent pour la concurrence déloyale vis-à-vis de notre agriculture et de notre industrie", a expliqué le vice-président du FN.

"Nous avons un président américain qui arrive et qui dit : 'Je vais redonner la parole au peuple. Je vais revenir au peuple'", s'est félicité le député européen, estimant qu'il faudrait désormais juger le nouveau président américain sur ses actes.

Même quand Trump parle de retour au peuple, ce qui devrait être une évidence en démocratie, on le présente comme le grand méchant loup

Florian Philippot

à franceinfo

Vendredi, un sondage Odoxa pour franceinfo révélait que huit Français sur dix ont une mauvaise image de Donald Trump. Alors que Marine Le Pen a récemment revendiqué la proximité de son programme avec la nouveau pésident américain, Florian Philippot n'y voit pas de handicap dans la course à l'Élysée. "Cela fait un an et demi que tous les médias de France et de Navarre expliquent aux Français que cet homme est un abruti. Je n'ai pas entendu une seule voix ayant une analyse un peu plus nuancée et n'insultant pas les Américains. Il est normal que ça ait un impact", a détaillé Florian Philippot.

Sur Jean-Marc Ayrault, le "fossoyeur de la France"

Marine Le Pen retrouve samedi à Coblence (Allemagne) des dirigeants de partis de droite extrêmes et populistes européens, afin de tenter d'afficher un front uni avant plusieurs scrutins cruciaux sur le continent. Interrogé sur l'intérêt d'un rassemblement des partis "patriotes et souverainistes", selon la terminologie martelée par le FN, Florian Philippot a expliqué qu'il s'agissait de "remettre les nations au cœur de la démocratie".

"Notre but est clair. C'est de redonner aux peuples d'Europe le pouvoir, la souveraineté et l'indépendance. Et de se défaire d'une union européenne écrasante qui a échoué dans tous les domaines et qui est anti-démocratique", a expliqué le député européen frontiste. "L'objectif c'est de construire une Europe fondée sur les démocraties nationales, sur la coopération et les grands projets. Mais certainement pas cette Europe-là ouverte à tous les vents de la mondialisation sauvage", a encore estimé Florian Philippot. 

La réunion de dirigeants de partis de la droite extrême prévue à Coblence a fait réagir Jean-Marc Ayrault. Le ministre des Affaires étrangères a notamment estimé que ces partis ont pour point commun de ne pas aimer l'Europe et de faire courir un risque aux peuples européens. "Jean-Marc Ayrault peut parler des fossoyeurs de l'Europe. Lui est un fossoyeur de la France, a répondu Florian Philippot. La politique qu'il a menée a été catastrophique à tout point de vue". 

Sur l'Union européenne, "l'effondrement des frontières nationales"

Invitée à s'adresser à Florian Philippot, la député européenne Sylvie Goulard (ADLE) a reproché au vice-président du Front national de "systématiquement cracher à la figure" de l'Union européenne et de "nier tout ce que des gens ont construit", en rappelant que l'Europe avait permis de ramener la paix sur un continent qui fut le berceau des deux dernières guerres mondiales. 

Les êtres humains, quand on les monte les uns contre les autres, on sait comment ça se termine

Sylvie Goulard

s'adressant à Florian Philippot

Un silence de quelques secondes a suivi cette saillie de Sylvie Goulard. Florian Philippot a finalement répondu : "Je n'entends pas d'argument. J'applique le programme pour lequel j'ai été élu et qui n'est certainement pas de défendre l'Union européenne, mais de défendre l'intérêt de la France et de l'Europe des nations libres."

Alors que Sylvie Goulard rappelait que l'Union européenne avait également permis de ramener la paix en Irlande du Nord en 1993 et permis notamment d'éviter de nouvelles bombes à Londres, Florian Philippot a critiqué en retour l'insécurité induite, selon lui, par "l'effrondrement des frontières nationales" imposé par l'Europe.

"Il y a quelques semaines, nous avons vu un terroriste islamiste passer quatre frontières nationales au sein de l'espace Schengen. On ne le savait même pas. Et ça, c'est le fruit concret de cette Europe que ces gens-là ont construit", a ajouté Florian Philippot.

Visionnez l'intégralité de l'interview de Florian Philippot

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.