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8h30 politique. Jean Pisani-Ferry : "Cette interférence permanente entre des questions judiciaires et un débat politique, ce n’est pas sain pour la démocratie"

Invité du 8h30 politique de franceinfo samedi 25, Jean Pisani-Ferry, économiste et conseiller d’Emmanuel Macron, a plaidé pour une plus grande moralisation de la vie politique, tout en refusant d'évoquer l'affaire Fillon.

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L'économiste et conseiller d’Emmanuel Macron, Jean Pisani-Ferry, sur le plateau de franceinfo le 25 février. (RADIO FRANCE)

Jean Pisani-Ferry, économiste et conseiller d’Emmanuel Macron, a plaidé samedi 25 février pour une plus grande moralisation de la vie politique, tout en refusant d'évoquer l'affaire Fillon"Je ne vais ni commenter une décision de justice ni dire à François Fillon ce qu'il a à faire", a-t-il expliqué sur le plateau du 8h30 politique de franceinfo. "Les questions de morale publique sont posées [...] Il y a cette interférence permanente entre des questions judiciaires et un débat politique (...) ce n'est pas sain pour la démocratie", a- t-il estimé.

"Le thème de la moralisation est très important, les Français y sont très sensibles", a souligné le conseiller d'Emmanuel Macron. "Notre pays est encore en retard" dans ce domaine, a-t-il ajouté. "Il faut en finir, selon lui, avec la culture des conflits d’intérêts".

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François Bayrou, qui a fait de la moralisation de la vie publique une condition sine qua non de son ralliement au candidat du mouvement En Marche ! est "porteur d'un certain nombre d'exigences" à ce sujet. "Ce n'est pas un geste de pur amour", mais "un ralliement par rapport à une situation politique dans laquelle François Bayrou a jugé qu'Emmanuel Macron était le meilleur candidat", commente Jean Pisani-Ferry.

Chômage, retraite,... quelles sont les ambitions du projet Macron ?

Jean Pisani-Ferry a apporté des éclaircissements sur le programme économique du candidat du mouvement En Marche ! Il est resté toutefois assez vague sur certaines questions telles que les éventuelles radiations d'un demandeur d'emploi ou le recul ou non de l'âge de la retraite. Sur la réforme de l'assurance chômage, "le contrôle de la recherche d’emploi doit être plus drastique parce qu’on ouvre l’accès à l’assurance chômage de manière plus large", a expliqué Jean Pisani-Ferry. "On l’ouvre aux démissionnaires, aux indépendants", a-t-il ajouté. "Le chômage n’est plus réservé aux salariés, c’est une situation dans laquelle de plus en plus [de personnes] peuvent se retrouver", a martelé l'économiste.

À la question de savoir si un chômeur peut être radié parce qu'il refuse une offre d'emploi, comme cela semblait être proposé dans une première version du programme économique d'Emmanuel Macron, Jean Pisani-Ferry a répondu que c'était "le contrôle du fait qu’on recherche un emploi" qui lui semblait "essentiel". "La bonne manière de faire, c’est d’abord de vérifier qu'un chômeur recherche un emploi. Cela veut dire répondre à des annonces, envoyer des CV, aller à des salons".

Sur la réforme du régime de retraite, "on ne touche pas à quoi que ce soit qui impliquerait de gagner de l’argent sur l’équilibre du régime de retraite", a tenu à rassurer l'économiste.  "Toute la manière dont on a traité la question ces derniers quinquennats, ça a été à chaque fois de reculer l’âge de retraite pour rétablir l’équilibre financier des régimes de retraite", a- t-il expliqué. "C’était nécessaire parce qu’il y avait des évolutions démographiques qui impliquaient cela", a estimé Jean Pisani-Ferry. "Aujourd’hui, l’enjeu des systèmes de retraite n’est plus financier, on est à l’équilibre [...] Le combat aujourd’hui, c’est un combat pour la confiance", a-t-il estimé, sans toutefois préciser si l'âge légal de la retraite serait maintenu à 62 ans ou non.

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