Travaux d'intérêt éducatif, colère des agriculteurs et eau pompée contaminée... Le 8h30 franceinfo d'Éric Dupond-Moretti
Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice était l'invité du 8h30 franceinfo du mercredi 31 janvier 2024, Travaux d'intérêt éducatif, colère des agriculteurs et IVG dans la Constitution, il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.
Des travaux d'intérêt éducatif pour les mineurs de moins de 16 ans
L'une des réponses du gouvernement suite aux émeutes de l'été dernier consécutives à la mort du jeune Nahel a été donnée mardi par Gabriel Attal dans son discours de politique générale. Le Premier ministre a annoncé des "travaux d'intérêt éducatif" pour les jeunes de moins de 16 ans. Invité du 8h30 franceinfo mercredi, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti en a précisé les contours : "On va demander aux services de police d'aller voir la maman et de lui dire 'Madame, est-ce que vous voulez qu'on vous donne un coup de main? Est-ce que vous voulez qu'on sorte votre gamin du quartier? Est-ce que vous souhaitez qu'on le rescolarise ? C'est l'État qui va venir aider la maman solo pour lui dire on prend le gamin en charge ou le remet dans les rails de l'école, on lui donne un peu de valeur républicaine, on fait intervenir les militaires, les gendarmes, les policiers, des éducateurs".
Colère des agriculteurs : "des lignes rouges ont été tracées, elles sont claires"
Alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit, ces derniers n'ayant pas été convaincus par les annonces de Gabriel Attal, des voix s'élèvent pour dénoncer une forme de deux poids deux mesures de la réponse des forces de l'ordre. "Ce n'est pas la peine de polariser les choses, assure Éric Dupond-Moretti. Les agriculteurs s'expriment. Je pense que leur colère est légitime. Ce sont des gens qui bossent énormément, qui ne retrouvent pas toujours leur compte." Il ajoute que "il y a un certain nombre de lignes rouges qui ont été tracées, elles sont claires. Le ministre de l'Intérieur les a rappelées. On a eu l'incendie d'un bâtiment de la MSA, c'est absolument Insupportable. Pour le reste, reconnaissons que les agriculteurs, dans leur immense majorité, sont des gens responsables. Vous savez, les manifestations, c'est aussi une liberté constitutionnelle. On discute, on avance, on va trouver des solutions"
"Nous serions le premier pays au monde à inscrire l'IVG dans notre Constitution"
Mardi à l'Assemblée nationale, les députés ont voté l'inscription dans la Constitution de la liberté garantie à l'interruption volontaire de grossesse. Un texte qui doit désormais passer au Sénat, où son sort est un peu plus incertain, Gérard Larcher notamment n'y étant pas favorable. Certains sénateurs estiment que le droit à l'IVG n'est pas menacé, une contestation que rejette le garde des Sceaux : "Il suffirait que l'on veuille changer la loi pour que la loi soit changée. L'idée, c'est de protéger cette liberté des femmes, de disposer de leur corps et d'inscrire cela dans notre Constitution. J'ajoute que nous serions le premier pays au monde à inscrire cela dans notre Constitution. Et pardonnez-moi de vous le dire de façon familière, ça n'est pas rien."
Eau pompée contaminée : "la justice, en toute indépendance, fera la lumière"
Au lendemain de la publication de l'enquête de la cellule investigation de Radio France et du journal Le Monde sur les agissements de Nestlé pour cacher au public que l’eau qu’ils pompaient était contaminée et qu'ils ont eu recours à des systèmes de purification interdits, Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice invité mercredi de franceinfo, assure que "la justice est saisie et fera la lumière sur toute cette affaire". Selon cette enquête, le gouvernement était au courant de l’affaire depuis août 2021 et aurait pu saisir la justice. Une rencontre confidentielle a eu lieu à Bercy entre les représentants de Nestlé et le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher, alors ministre déléguée chargée de l'Industrie. "Moi, je n'étais au courant de rien", explique Éric Dupond-Moretti, tout en insistant sur le fait que "le garde des Sceaux -ça s'appelle la séparation des pouvoirs et ça n'est pas rien- ne peut pas intervenir dans une affaire qui désormais est une affaire en cours. Et la justice en toute indépendance fera la lumière."
Retrouvez l'interview en intégralité ici :
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