Remaniement gouvernemental attendu : "Le char de l'État n'est plus piloté", juge Guillaume Larrivé
Alors que la nouvelle formation du gouvernement n'est toujours pas annoncée, le secrétaire général délégué des Républicains, invité mercredi de franceinfo, voit "une sorte de tergiversation au sommet de l'État".
"J'ai l'impression que ce gouvernement expédie les affaires courantes. On a une sorte de gouvernement fantôme qui est là tout en étant plus complètement là, ce n'est pas sérieux, a déclaré Guillaume Larrivé, secrétaire général délégué des Républicains, invité mercredi 10 octobre de franceinfo. Cela prouve qu'au sommet de l'Etat, chez Emmanuel Macron lui-même, il y a une sorte de tergiversation, d'hésitation, le char de l'État n'est plus, aujourd'hui, piloté."
Lors d'un entretien réalisé avant l'annonce par l'Elysée que le remaniement du gouvernement n'aurait pas lieu avant le retour d'Emmanuel Macron d'Arménie le 12 octobre, Guillaume Larrivé a estimé qu'il n'y avait "plus de patron depuis 16 mois" au ministère de l'Intérieur. Ce retard dans l'annonce du gouvernement n'est pas le résultat de tensions entre l'Elysée et Matignon, selon Guillaume Larrivé. "Je n'y crois guère. Emmanuel Macron, contrairement à ce qu'il a laissé espérer ou croire en 2017, ce n’est pas la résurrection de Jules César ou de Jeanne d’Arc. Ce n’est pas une espèce de personnage tout puissant, omnipotent qui va trouver toutes les solutions tout de suite", a-t-il lancé.
Ce retard s'explique par le fait qu'Emmanuel Macron "n'est pas en situation de gérer tous les sujets tout le temps. Il a assez peu de ressources humaines au fond. Après huit jours, on n'est pas capable de trouver un ministre de l'Intérieur...", a poursuivi le député LR de l'Yonne. Y aura-t-il des Républicains dans le prochain gouvernement ? "Il faut avoir une ligne droite celle de la fidélité à nos convictions. Dès lors qu'on a des vrais désaccords de fond avec Emmanuel Macron, il n'est pas question de rejoindre son équipe. Depuis 16 mois, il ne fait pas le job, a affirmé Guillaume Larrivé. Il n'est pas question de rentrer comme supplétif dans cette équipe Macron."
Par ailleurs, Guillaume Larrivé a justifié la proposition du patron de LR, Laurent Wauquiez, d'une obligation de travail et de cotisations pour les étrangers pendant trois ans avant une demande prestations sociale. Le député de l’Yonne s'est défendu d'avoir les mêmes idées que le Rassemblement national. "C'est un principe qui consiste à considérer qu'il y a une logique de droit et de devoir, avant d'accéder à des prestations. C'est une vraie rupture, c'est vrai, et cela peut surprendre ceux qui ne veulent rien changer à rien", a-t-il déclaré.
Enfin, interrogé sur la réforme des retraites envisagée par le gouvernement, le secrétaire général délégué des Républicains a confirmé que son parti était "totalement favorables à la suppression des régimes spéciaux". La retraite par point "est une interrogation technique qu'il faut expertiser", a-t-il précisé, estimant qu'il "ne faut pas baisser le montant des retraites", mais qu'il "faudra débattre sérieusement" de l'âge de départ en retraite.
Regardez l'intégralité de l'intervention de Guillaume Larrivé sur franceinfo le 10 octobre 2018.
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