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"On ne peut pas banaliser la consommation d'alcool" rappelle Agnès Buzyn

La ministre des Solidarités et de la Santé, invitée du "8h30 Cadet-Dély", a rappelé les risques de la consommation d'alcool et a fait un point d'étape sur les principaux dossiers dont elle est chargée, vendredi 28 janvier. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 25 min
La ministre des Solidarités et de la Santé, invité du "8h30 Cadet-Dély", vendredi 18 janvier 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Si le vin fait partie de notre patrimoine, et qu'en cela on peut considérer qu'il n'est pas un alcool comme un autre et qu'il fait partie de la culture nationale, la molécule d'alcool contenue dans le vin est exactement la même que celle contenue dans n'importe quelle boisson alcoolisée", a dit ce vendredi, au micro de franceinfo, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé. Elle réagissait aux propos de son homologue en charge de l'Agriculture, qui déclarait ce mercredi que le vin n'est pas "un alcool comme les autres"

On ne peut pas banaliser la consommation d'alcool, qui tue en France près de 50 000 personnes

Agnès Buzyn

à franceinfo

Pour Agnès Buzyn, "on ne peut pas banaliser la consommation d'alcool, qui tue en France près de 50 000 personnes, et ce n'est pas que (du fait) des boissons alcoolisées fortes". La ministre de la Santé a estimé qu'"il y a du lobbying partout, et des intérêts partout, dans le monde du tabac, de l'alcool... Le devoir d'un politique est de décider ce qui est bon pour les Français, le seul intérêt est l'intérêt général".

À propos de la position même du président Emmanuel Macron, qui en marge du Salon de l'agriculture avait annoncé l'an dernier qu'il n'y aurait pas de durcissement de la loi Évin, "j'imagine qu'il fait un choix entre les intérêts de l'agriculture française et les intérêts de santé publique", a-t-elle répondu. "Ça ne m'empêchera pas d'informer les Français qu'il est nécessaire de réduire sa consommation d'alcool. L'alcool est, quel qu'il soit, la deuxième cause de mortalité en France".

Hausse du prix des mutuelles : "normal", sauf pour le ticket modérateur

La réforme du reste à charge zéro qui concerne, notamment, les soins ophtalmiques, auditifs, doit conforter le pouvoir d'achat. Mais certaines mutuelles augmentent leurs tarifs. "J'ai été alertée par de nombreux concitoyens et j'ai demandé aux fédérations des mutualistes et aux assureurs de remettre de l'ordre dans leurs rangs et de ne pas utiliser ce prétexte pour augmenter leurs tarifs", a assuré Agnès Buzyn. 

J'ai demandé aux fédérations des mutualistes et aux assureurs de remettre de l'ordre dans leurs rangs

Agnès Buzyn

à franceinfo

L'augmentation des tarifs des mutuelles est "normale" malgré tout, a déclaré la ministre de la Santé, parce que "la population vieillit et que les coûts des soins augmentent". En revanche, les mutuelles d'entrée de gamme ou les assurances d'entrée de gamme, ou ticket modérateur, qui couvrent les personnes ayant très peu de moyens "se sont engagées à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation en 2019 et que l'augmentation prévue et qui a déjà été prélevée" soit remboursée, a précisé la ministre de la Santé. 

Pas de remboursement des protections hygiéniques

L'université de Lille a mis a disposition 30 000 kits de protections hygiéniques pour ses étudiantes. Une idée partagée par plusieurs pétitions réclamant la gratuité pour ces dispositifs d'hygiène, mais la généralisation de cette expérience n'est "pas à l'ordre du jour" selon la ministre de la Santé, car "beaucoup de femmes ont les moyens de se les payer". Toutefois Agnès Buzyn reconnaît que c'est "intéressant" dans ce débat sur le pouvoir d'achat initié par le mouvement des "gilets jaunes".

Un diplôme d'assistant de régulation médicale

Un an après la mort de Naomi Musenga, la ministre des Solidarités et de la Santé assure que les leçons ont été tirées. "Nous travaillons sur un numéro d'appel simplifié" pour les urgences médicales, a déclaré Agnès Buzyn. L'accent sera mis sur la transmission de l'information entre les différents intervenants. L'affaire de Naomi Musenga a montré que "lorsqu'il y a un passage d'appel entre un premier écoutant et un deuxième il peut y avoir une modification de l'information" a relevé la ministre. S'il reste l'objectif, le numéro unique d'appel pour les urgences médicales n'est pas encore à l'ordre du jour. Autre réponse apportée à la suite de ce décès, la création d'un diplôme d'assistant de régulation médicale

Il y a 25 millions de passages aux urgences, cela augmente de 2% à 3% par an

Agnès Buzyn

à franceinfo

Plus récemment, un autre drame a affecté le service des urgences de l'hôpital Lariboisière à Paris, où une patiente est décédée, faute d'avoir été prise en charge à temps. "Il y a 25 millions de passages aux urgences, cela augmente de 2% à 3% par an. Aujourd'hui, nos urgences ne sont pas toutes dimensionnées pour recevoir un tel nombre de passages. Il faut refaire des travaux pour que les urgences puissent mettre en place des circuits et cela est en cours."  a réagit Agnès Buzyn, qui "demande aux urgentistes d'appliquer attentivement les procédures qui ont été mises en place."

Maternités : pas de "fermetures" mais des "transformations"

Lors du lancement du grand débat national, ce mardi dans l'Eure, Emmanuel Macron a été interpellé sur la situation de la maternité de Bernay, située à proximité. Au micro de franceinfo, Agnès Buzyn a annoncé qu'elle s'y rendra dans "les deux semaines à trois semaines qui viennent" "On ne ferme pas les maternités, nous les transformons en centre de périnatalité. Cela veut dire que les femmes vont simplement aller accoucher ailleurs, mais que tout le suivi se fait dans la maternité. Elles reviennent après leur accouchement pour prendre soin du bébé et se rapprocher de leur famille." a insisté Agnès Buzyn.

30 000 demandes de prime d'activité par jour

Après l'annonce présidentielle de la hausse de la prime d'activité, "nous avons 30 000 nouvelles demandes par jour", a annoncé Agnès Buzyn. Au-delà de l'augmentation de la prime d'activité, il y a aussi une "augmentation des critères qui va permettre à beaucoup plus de foyers d'en bénéficier" a rappelé la ministre, qui a invité à se rendre sur le site internet des allocations familiales pour savoir si l'on est éligible à cette prime. 

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Cadet-Dély" du vendredi 18 janvier 2019 :

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