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Motion de censure, interview de Nicolas Sarkozy, Convention citoyenne sur la fin de vie... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Bruno Retailleau

Le président du groupe LR au Sénat était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 25 octobre 2022.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 25 octobre 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée, président du groupe Les Républicains au Sénat et candidat à la présidence du parti, était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 25 octobre 2022. Motion de censure, Nicolas Sarkozy, immigration, Convention citoyenne sur la fin de vie... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et de Salhia Brakhlia. 

La droite devrait "déposer une motion de censure contre le gouvernement" au cours du quinquennat

"Je pense très sincèrement que nous devrions déposer une motion de censure" contre le gouvernement "au cours de ce quinquennat", estime le président du groupe Les Républicains au Sénat. Cela permettrait, selon Bruno Retailleau, de montrer que le parti LR est "résolument dans l'opposition". Il reconnaît cela dit que les parlementaires de droite "ne sont pas prêts".

"Aujourd'hui, le vote d'une motion de censure, ce serait sans doute une dissolution, sans doute à nouveau une majorité macroniste, même relative, à l'Assemblée nationale et on n'aurait pas avancé d'un iota", explique Bruno Retailleau. Il considère qu'après "l'échec [de la droite] à l'élection présidentielle" son parti est "dans un moment de faiblesse" : "Pourquoi on choisirait ce moment de faiblesse pour se faire hara-kiri ?", s'interroge-t-il.

Interview de Nicolas Sarkozy dans le JDD : "Nous ne sommes pas Macron-compatibles"

Bruno Retailleau assure que ce qui le "distingue" de Nicolas Sarkozy c'est qu'il "se situe dans l'opposition à Emmanuel Macron". Le week-end dernier, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a suggéré dans les colonnes du Journal du Dimanche qu'Emmanuel Macron passe un accord politique avec LR. Bruno Retailleau estime sur franceinfo "qu'Emmanuel Macron n'est pas un président de droite", car il a "nommé Pap Ndiaye ministre de l'Éducation nationale" et qu'il n'a pas su, selon lui, "remettre de l'ordre dans la rue, aux frontières et dans nos comptes".

"Non, nous ne sommes pas Macron-compatibles", lance le président du groupe LR au Sénat. Candidat à la présidence du parti Les Républicains, Bruno Retailleau assure avoir "une autre ambition pour LR que d'en faire une simple béquille du macronisme". "J'ai une ambition d'en faire l'instrument d'une reconquête nationale", précise-t-il.

Présidence des LR : désigner trop tôt le candidat de LR pour 2027 serait "une erreur"

"On s'abandonnera à notre paresse intellectuelle si on désigne un candidat [à l'élection présidentielle 2027] trop tôt", prévient Bruno Retailleau, taclant au passage l'un de ses concurrents à la présidence de LR, le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti qui appelle à "aller vite, dès début 2023". Bruno Retailleau appelle plutôt à se focaliser sur les élections européennes en 2024. "Si on trébuche, on électrocutera notre candidat qui aura été désigné un an avant", lance-t-il. Bruno Retailleau préfèrerait "désigner [ce candidat] après les Européennes". Il propose que "les militants" désignent le candidat de LR à l'élection présidentielle et pas "les chapeaux à plumes", autrement dit les cadres du parti.

Immigration : "assumer le bras de fer avec les pays notamment au Maghreb" pour faire respecter les OQTF

Bruno Retailleau rappelle ce mardi qu'Emmanuel Macron "avait indiqué il y a trois ans qu'il souhaitait que 100% des OQTF (Obligation de quitter le territoire français) puissent être exécutées". Le président du groupe LR au Sénat appelle donc le gouvernement à "assumer le bras de fer avec les pays, notamment du Maghreb, qui ne donnent pas de laissez-passer consulaire". En cas de refus, il souhaite "baisser drastiquement les visas" et leur "faire payer une facture" c'est-à-dire "réduire" les crédits des aides humanitaires à l'égard de ces pays. "Ce qu'il faut, c'est éviter le maximum les flux incontrôlés de l'immigration", plaide-t-il.

Pour Bruno Retailleau, "quelqu'un qui rentre de façon irrégulière sur le territoire français doit savoir que jamais il ne sera régularisé". Le candidat à la présidence du groupe Les Républicains se dit "favorable" à "la pénalisation du séjour irrégulier".

Convention citoyenne sur la fin de vie : pour "une clause de conscience" pour les médecins

Le président du groupe LR au Sénat a "beaucoup de réticences" à l'égard de la Convention citoyenne sur la fin de vie, dont les 150 participants seront tirés au sort ce mardi. Bruno Retailleau appelle d'abord à s'attaquer aux "26 départements qui ne disposent pas de services de soins palliatifs" qui "concernent 150 000 Français". "La première chose à faire, c'est de faire en sorte qu'on puisse mettre ces soins palliatifs à la portée de chaque Français", juge-t-il.

Bruno Retailleau plaide ainsi pour l'établissement d'une "clause de conscience" pour les médecins. "À partir du moment où vous autorisez l'euthanasie, beaucoup de mourants se diront qu'ils sont une charge pour la société et pour leur proches et voudront en finir pour ne pas être ce poids vis-à-vis de leur entourage", alerte-t-il.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 25 octobre 2022 :

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