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"Le pouvoir est passé du ministère de l’Environnement au ministère des Finances", déplore Ségolène Royal

La présidente de l'ONG Désir d'Avenir pour la Planète et ambassadrice des pôles, invitée du "8.30 franceinfo", mardi 24 septembre 2019, enjoint Emmanuel Macron de rependre le contrôle des arbitrages entre Bercy et le ministère de la Transition écologique. 

Article rédigé par franceinfo
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Ségolène Royal, présidente de l'ONG Désir d'Avenir pour la Planète et ambassadrice des pôles, invitée du "8.30 franceinfo", mardi 24 septembre 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Emmanuel Macron a exhorté devant les Nations unies ses partenaires à alimenter le Fonds pour le climat, quelques minutes après le discours de la jeune militante suédoise pour le climat Greta Thunberg. L'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal, invitée du "8.30 franceinfo", mardi 24 septembre, a regretté une politique de protection du climat insuffisante à ses yeux sur le plan national. "Quand j’étais ministre de l’environnement, nous tenions la stratégie bas-carbone avec les tarifs des énergies renouvelables, ces tarifs ont été baissés donc les investissements ont été stoppés, par la création de baisse d’impôts pour permettre aux particulier de faire des Travaux d’économies d’énergie, cela a été cassé par le ministères des Finances", a-t-elle affirmé.

Le pouvoir est passé du ministère de l’environnement au ministère des Finances qui a une vision comptable

Ségolène Royal

à franceinfo

L'ancienne ministre s'est montrée sévère avec son successeur : "Nicolas Hulot a délivré des autorisations de recherches d’hydrocarbures, Nicola Hulot a remis en cause la baisse de la part du nucléaire, Nicolas Hulot a remis en cause les crédits d’impôts", a-t-elle dit. Pour la présidente de l'ONG Désir d'Avenir pour la planète, "Il l’a fait parce qu’il y a des arbitrages."

"Quand le ministère des Finances supprime les baisses d’impôts pour les travaux d’économie d’énergie en disant 'ça coûte un milliard', je répondais quand j'étais ministre 'non ça rapporte milliard puisque ça crée de l’investissement dans les entreprise du bâtiment", a poursuivi l'ambassadrice française des pôles.  "L’investissement dans la croissance verte ça ne coûte pas comme dit le ministère des Finances, cela rapporte, et si on comprend que ne pas agir ça coûte plus cher qu’agir, on se dit qu’on peut réconcilier l’écologie et l’économie", a affirmé Ségolène Royal. 

Emmanuel Macron "touché" par Greta Thunberg

Emmanuel Macron "a été touché par le discours de Greta Thunberg" à la tribune de l'ONU, a assuré Ségolène Royal. "Il n'est pas resté indifférent. Il a été touché par ce message et il a renforcé son discours", a-t-elle poursuivi. "Mon vœu le plus cher, c'est qu'à son retour de New York, le président Emmanuel Macron, compte tenu de son discours et de son engagement qui est sincère, puisse reprendre le pouvoir, que les arbitrages remontent à son niveau", a ajouté Ségolène Royal à propos notamment des investissements pour la croissance verte.

L'immigration, "une colère qui pèse sur les plus faibles"

"Emmanuel Macron a raison, il y a une colère dans certains quartiers contre l'immigration clandestine qui ne paraît pas maîtrisé et qui pèse sur les catégories les plus fragiles", a lancé Ségolène Royal, après les propos du chef de l'État devant sa majorité a propos de l'immigration. "Il y aura plus de 200 millions de réfugiés climatiques en 2050. Donc, il faut bien comprendre que la lutte contre le réchauffement climatique, contre la pollution, c'est aussi un élément clé et de stabilisation des flux migratoires", a ajouté l'ambassadrice des pôles. 

La présidentielle, une question "d'opportunité" 

Régulièrement interrogée sur ses ambitions personnelles, Ségolène Royal, a affirmé être "une femme d'engagement, je ne reculerai pas devant mon devoir". À la question de savoir si elle serait de nouveau candidate à l'élection présidentielle, l'ambassadrice des pôles a répondu que "Ça ne se pose pas en termes d'envie mais d'opportunités. Savoir si un moment ou pas on peut être utile pour son pays", a-t-elle affirmé. 

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8.30 franceinfo" du mardi 24 septembre 2019 :

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