"Je veux assurer à toutes les femmes un transport sécurisé" jusqu'aux maternités, promet Agnès Buzyn
La ministre de la Santé Agnès Buzyn veut rassurer, ce vendredi sur franceinfo, les femmes enceintes qui vivent à plus de 45 minutes d'une maternité, alors que certains établissements doivent encore fermer. Elle veut leur garantir des "procédures qui sécurisent toutes les femmes".
En quarante ans, le nombre de maternités a été divisé par trois, en France. La fermture de la maternité de Bernay, dans l'Eure, a été confirmée cette semaine. Mais la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn ne s'est pas montrée inquiète, sur franceinfo ce vendredi 8 mars.
Nous avons un maillage territorial des maternités qui est important, même si certaines sont amenées à fermer.
Agnès Buzynsur franceinfo
La ministre explique que ces fermetures sont souvent liées au recrutement difficile de personnel qualifié, notamment les pédiatres et anesthésistes. Mais elle se veut rassurante : "Je suis en train de travailler" pour systématiser des procédures qui "ne sont pas forcément connues".
Une prévention systématique de l'endométriose
L'endométriose est une maladie gynécologique "qui touche une femme sur dix et est assez mal connue des médecins", reconnaît Agnès Buzyn. "Elle est surtout sous-diagnostiquée et assez mal prise en charge", continue la ministre de la Santé. Elle annonce donc la création de filières de prise en charge dans toutes les régions, pour orienter plus facilement et plus rapidement les femmes atteintes vers des spécialistes.
Lors des consultations médicales obligatoires entre 11 et 13 ans et entre 15 et 17 ans, "des questions devront être posées aux petites filles par les professionnels pour essayer d'identifier et de dépister cette maladie. Cela permettra de gagner du temps sur le diagnostic", détaille Agnès Buzyn.
PMA : un texte avant l'été
Le texte de loi sur la bioéthique, qui concerne notamment l'accès à la PMA, "sera présenté en Conseil des ministres avant l'été", assure Agnès Buzyn. "La suite dépendra du calendrier parlementaire", précise-t-elle.
"Aujourd'hui, les femmes qui ont les moyens peuvent déjà aller faire une PMA (procréation médicalement assistée) en Belgique ou en Espagne, en réalité", remarque la ministre des Solidarités et de la Santé.
Si on veut que le droit [à la PMA] soit réel, il faut probablement permettre un remboursement. Tout cela est en train d'être discuté.
Agnès Buzynsur franceinfo
La ministre précise qu'elle encadre des séminaires de travail "qui se passent très sereinement" avec des parlementaires sur ces sujets, "malgré des prises de position extrêmement opposées".
IVG : maintenir la clause de conscience
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et elle-même médecin, se montre clairement opposée à la suppression de la clause de conscience en matière d'IVG (interruption volontaire de grossesse). "Je suis très attachée à ce que toutes les femmes aient accès à l'IVG", assure-t-elle. "Mais on ne peut jamais obliger un médecin à faire un acte qu'il ne veut pas faire, c'est son droit", rappelle la ministre. Par ailleurs, "c'est faire courir un risque aux femmes d'être très maltraitées, or c'est déjà une période difficile", explique Agnès Buzyn.
"Rien ne justifie de donner la mort à un enfant"
Face au témoignage d'Anne Ratier, qui raconte dans un livre qu'elle a donné la mort en 1987 à son fils polyhandicapé de 2 ans, Agnès Buzyn répond que "rien ne justifie qu'on puisse donner la mort à un enfant".
Aujourd'hui, l'accompagnement des familles s'améliore, même s'il est probablement encore insuffisant sur le handicap sévère. Il est absolument nécessaire de soulager ces familles.
Agnès Buzynsur franceinfo
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