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Indemnité carburant, coupures de courant, nucléaire et "piège" du RN... Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Olivier Faure

Le premier secrétaire du Parti socialiste était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 7 décembre 2022.

Article rédigé par franceinfo
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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Olivier Faure, député de Seine-et-Marne, premier secrétaire du Parti socialiste, était l'invité du 8h30 franceinfo, mercredi 7 décembre 2022. Indemnité carburant, coupures de courant, nucléaire et "piège" du RN... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Indemnité carburant : "Une annonce bienvenue" mais "une politique des tous petits pas"

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé une indemnité de 100 euros pour les 10 millions de travailleurs les plus modestes, pour compenser la hausse du prix du carburant, ce mercredi sur RTL. "C’est une annonce bienvenue", admet Olivier Faure, tout en regrettant "qu’elle ne concerne pas tous les Français, elle ne concerne pas celles et ceux qui sont au chômage, qui cherchent du travail et qui ont besoin de se déplacer, elle ne concerne pas les retraités. Il y a aussi des gens modestes qui auraient mérité cette aide".

Le premier secrétaire du PS estime d'ailleurs que "100 euros, ça ne compense pas complètement les pertes que les Français subissent chaque semaine quand ils font le plein de leur véhicule". "Je regrette que ce soit la politique des tous petits pas dans un gouvernement qui est d'abord un gouvernement qui nous angoisse", conclut-il à ce sujet.

Coupures de courant : "Il y a le sentiment en permanence d'être confronté à la pénurie"

"Il y a le sentiment en permanence d'être confronté à la pénurie. On est dans la sixième puissance économique mondiale, où on cherche du Doliprane. Ça ne va pas", déplore le premier secrétaire du PS, alors que la crainte de coupures de courant pèse sur cet hiver. Après plusieurs alertes données par des ministres notamment, Emmanuel Macron a finalement fustigé les "scénarios de la peur" mardi, ce qui fait réagir Olivier Faure : "Gouverner c'est prévoir, disait Pierre Mendès France, là, avec ce gouvernement, avec Emmanuel Macron, on a le sentiment que sa nouvelle maxime c’est gouverner c’est décevoir."

Interrogé sur la proposition de la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui préfèrerait éteindre les aéroports plutôt que les respirateurs, il estime que "ça fait partie des possibilités" mais "n’imagine pas une seule seconde qu’on éteigne les pistes, qu'on arrête la tour de contrôle et qu’on dise que désormais les avions se baladent pendant deux heures de plus en l’air".

Énergie : Olivier Faure veut "un grand débat sur le nucléaire" et un référendum

Le premier secrétaire du PS veut "un grand débat sur le nucléaire", notamment sur l'entretien ou la construction de centrales, et un référendum sur le mix énergétique pour "appeler le peuple français à prendre des décisions par lui-même parce que ce sont des décisions qui vont l'impacter pour de très nombreuses décennies". À ses yeux, "l'énergie nucléaire est une énergie de transition" vers les renouvelables, "tant que nous ne sommes pas arrivés à maturité avec les énergies renouvelables, il faut maintenir le parc nucléaire, et ensuite voir quelle est notre capacité à faire la jonction entre le renouvelable et le nucléaire."

"S'il y a demain des mouvements de grève sur les retraites, bien sûr que j'y participerais"

"S'il y a demain des mouvements de grève sur les retraites, bien sûr que j'y participerais", assure Olivier Faure, rappelant son opposition au recul de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Le premier secrétaire du Parti socialiste assure que son parti est en faveur d'un abaissement de cet âge à 60 ans, comme le veut la Nupes, mais "il y a un débat au sein de la Nupes sur la façon d'arriver graduellement à cet objectif".

Port du masque obligatoire : Olivier Faure le votera "si la situation l'exige"

Olivier Faure affirme que, si le gouvernement présente une loi pour rendre le port du masque à nouveau obligatoire et "si la situation l'exige", il votera "absolument" ce texte. Pour lui "c'est un geste minimal" par rapport aux soignants "qui sont là pour nous" et qui sont mobilisés dans les hôpitaux, alors que plus de 20 000 personnes étaient hospitalisées pour Covid-19 selon le dernier décompte de mardi. Il estime aussi que le port du masque par les députés à l'Assemblée nationale "peut être un exemple donné, parce que nous sommes massés au même endroit et nous avons aujourd’hui une forme d’exemplarité à observer".

Soignants non-vaccinés : "J'espère que les Insoumis ne rentreront pas dans ce piège" du RN

Les députés Rassemblement national ont mis à l'ordre du jour de l'Assemblée national une proposition de loi de la France insoumise pour réintégrer les soignants non-vaccinés. Olivier Faure "espère que les Insoumis ne rentreront pas dans ce piège à pieds joints" et "souhaite que LFI prenne une décision qui permette de ne pas laisser le moins du monde l’idée qu’il puisse y avoir une confusion entre ce qu’est le RN et ce qu’est la gauche".

Sur le fond, le premier secrétaire du PS pense néanmoins que ces soignants pourraient en effet être réintégrés car leur condamnation "ne peut pas être à perpétuité". Leur réintégration est même "certainement nécessaire" dans les Outre-Mer où la situation hospitalière "est catastrophique". 

Quelques minutes après l'intervention d'Olivier Faure, la France insoumise a indiqué  dans un communiqué qu'elle retire sa proposition de loi pour réintégrer les soignants non-vaccinés. "Les soignants suspendus n’ont pas vocation à servir les coups de communication du Rassemblement National", a indiqué le groupe LFI à l'Assemblée.  

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 7 décembre 2022 :

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