Immeuble effondré à Marseille, les recherches, les secours, le traumatisme... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Patrick Coulombel
Le co-fondateur de la Fondation Architectes de l’urgence était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 10 avril 2023.
Patrick Coulombel, co-fondateur de la Fondation Architectes de l’urgence, était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 10 avril 2023. Les recherches, les secours, le traumatisme après l'effondrement d'un immeuble à Marseille... Il répond aux questions de Lorrain Sénéchal et Neïla Latrous.
Recherches à Marseille : "Il faut s'attendre au pire"
"Il faut s'attendre au pire", prévient Patrick Coulombel. "80 à 90 % des victimes, vous les sortez dans les heures qui suivent, une heure ou deux heures. Après, il faut de la chance", explique-t-il . Deux corps ont été retrouvés dans la nuit de dimanche à lundi. Il faut rester prudent sur les raisons de l'effondrement de l'immeuble alors qu’une explosion reste l'hypothèse privilégiée. Les vitres brisées des fenêtres des immeubles aux alentours sont un indice : "Ça veut dire qu'il y a eu un blast", explique-t-il.
>> Immeubles effondrés à Marseille, suivez notre direct.
Secours à Marseille : "L'incendie leur pose clairement un vrai problème"
"L'incendie leur pose clairement un vrai problème", affirme Patrick Coulombel, alors que 130 pompiers sont mobilisés pour tenter de retrouver des personnes sous les décombres. L'incendie, qui n'est pas totalement éteint, pose "des difficultés" notamment pour que les brigades cynophiles interviennent avec des chiens dressés pour la recherche de victimes. "On a en France des services de secours qui sont parmi les meilleurs au monde. On peut même être fiers", affirme-t-il. Selon lui, il faut leur faire confiance. "On a tous les moyens en théorie pour faire ça bien. Il faut leur laisser le temps de le faire. Il faut laisser les professionnels agir", ajoute-t-il.
Traumatisme à Marseille : "L'accompagnement post-traumatique est fondamental"
199 personnes ont été évacuées de la zone. Certains immeubles avoisinants ont été touchés par l'explosion, voire fragilisés. "Ça peut toucher la structure des bâtiments qui ne sont pas loin. Il faut vérifier", confirme le spécialiste. "L'accompagnement post-traumatique est fondamental", dit-il.
Quatre ans et demi après l'effondrement de l'immeuble de la rue d’Aubagne à Marseille, le traumatisme est encore grand et l'histoire semble se répéter pour les habitants de Marseille, même s'il ne s'agit pas des mêmes circonstances. Les personnes évacuées, qui pour certains ont tout perdu, sont prises en charge par les autorités locales : "Qu'est-ce qui va se passer dans trois semaines quand on va passer à autre chose, quand l'actualité va passer à autre chose. Ils vont rester dehors", affirme-t-il. Le traumatisme peut toucher des habitants qui ne sont pas directement concernés par le drame. "C'est le fait que cela puisse arriver, il y a un effet de sidération globalement dans la population avoisinante", souligne-t-il. "Il y a des gens qui vivent ça très bien et d'autres qui vivent ça très, très mal", explique-t-il.
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du lundi 10 avril 2023
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.