Européennes : pour Pierre Moscovici, Raphaël Glucksmann doit passer de "l'euro-enthousiasme à des propositions concrètes et crédibles"
L'ancien ministre socialiste, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, invité du "8h30 Cadet-Dély", lundi 8 avril 2019, n'est pas sûr de voter pour l'essayiste Raphaël Glucksmann, tête de liste soutenu par le PS.
"Je suis un social-démocrate européen" et "je ne sais pas tout à fait si c'est le cas de Raphaël Glucksmann", tête de liste Place publique-PS, a expliqué Pierre Moscovici, invité du "8h30 Cadet-Dély", lundi 9 mars. "Et par ailleurs, il faudra aussi qu'à un moment donné on passe de la sincérité ou de l'euro-enthousiasme à des propositions qui soient concrètes et crédibles", a ajouté le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, estimant que la liste de Raphaël Glucksmann avait "des progrès à faire" en la matière.
L'ancien ministre socialiste de l'Économie et des Finances n'a donc pas exclu de voter aux élections européennes pour la liste de La République en marche conduite par Nathalie Loiseau, qui fait "partie des listes pour lesquelles je peux voter mais il y en a plusieurs", a expliqué Pierre Moscovici. "Il y a une chose qui est importante pour moi : il faut sans doute aimer l'Europe mais il ne faut pas l'aimer tant qu'il faut la changer complètement", a-t-il mis en garde.
Pas de "no-deal" avec les Britanniques le 12 avril
Pierre Moscovici a dit avoir "l'intuition" qu'il n'y aura pas de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord ce vendredi 12 avril. "Il est possible qu'il y ait une extension", a assuré Pierre Moscovici. "Il faudra toutefois que Mme May la justifie par un projet, par une démarche", a-t-il toutefois prévenu. "Voilà pourquoi je continue de penser que ce n'est pas pour le 12 avril, mais attention, si ce n'est pas pour le 12 avril, ça ne veut pas dire que ça n'arrivera jamais.", a conclu le commissaire européen chargé des Affaires économiques.
Ghosn : l'Europe envoie "des signaux appropriés"
Pierre Moscovici a estimé que l'ex-PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn avait "droit à un traitement équitable" au Japon où il a été de nouveau arrêté jeudi dernier. Après avoir réaffirmé les principes d'indépendance de la justice japonaise, et de la présomption d'innocence dont doit bénéficier Carlos Ghosn, le commissaire européen a estimé que l'Union européenne envoyait, elle aussi, "les signaux appropriés".
Pour la fin de l'unanimité en matière fiscale
Pierre Moscovici s'est dit favorable à la suppression de la règle du vote à l'unanimité en matière fiscale. "Il y a toute une série de réformes (…) que nous n'avons pas pu faire passer parce qu'il y a cette règle de l'unanimité qui impose que les 28 États membres soient d'accord. Dans le cadre de la taxe sur le numérique, il y a quatre pays qui représentent à peu près 5% de la population, peut-être 8% des droits de vote, qui se sont opposés. Si on fait comme ça pour l'éternité, alors à ce moment-là on y parviendra jamais", a prévenu Pierre Moscovici.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Cadet-Dély" du lundi 8 avril 2019 :
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