Des "gilets jaunes" à Matignon : "ce ne sera pas suffisant, il faut des actes", estime Nicolas Bay
L'eurodéputé du Rassemblement national s'est réjoui, jeudi, du "dialogue" annoncé entre des porte-parole des "gilets jaunes" et le Premier ministre, tout en réclamant "la remise en cause de certains choix fiscaux du gouvernement".
La rencontre vendredi entre des "gilets jaunes" et Édouard Philippe n'aura "aucun impact" a réagi Nicolas Bay jeudi 29 novembre, "sauf à ce qu'il fasse un moratoire sur les hausses d'impôts et qu'il revienne sur la hausse de la fiscalité sur le carburant prévue au 1er janvier." "Je me réjouis qu'il y ait un dialogue, mais je crois que ce ne sera pas suffisant. Ce qu'il faut, ce sont des actes", a ajouté l'eurodéputé du Rassemblement national (RN).
Emmanuel Macron veut lancer une concertation dans toute la France. "C'est de la communication", a déclaré Nicolas Bay. "Ce que les 'gilets jaunes' attendent, ce que les Français attendent parce qu'ils soutiennent massivement les revendications, ce sont des actes, (...) c’est un changement de cap du gouvernement", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la présence du leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, samedi lors d'une manifestation à Paris avec les "gilets jaunes", le président du groupe RN au Conseil régional de Normandie a jugé que "ce n'est pas crédible".
"C’est une erreur de la part de Jean-Luc Mélenchon parce qu’il ne faut pas récupérer ce mouvement, a-t-il martelé. Jean Luc Mélenchon essaie de s’approprier le mouvement. Cela me semble assez malvenu, maladroit et pas très crédible."
"Nous soutenons les "gilets jaunes", (...) mais quand des leaders politiques, des chefs de partis, annoncent qu’ils vont participer au mouvement, c’est une manière de le récupérer, et je ne trouve pas cela très élégant", a insisté Nicolas Bay, indiquant que "Marine Le Pen a fait le choix de soutenir ce mouvement sans ambiguïté, sans directement participer aux manifestations".
Par ailleurs, appelé à réagir à l'absence de coup de pouce sur le Smic au 1er janvier annoncée hier par Édouard Philippe, l'eurodéputé a regretté ce choix. "Il y a une urgence, c’est de valoriser les petits salaires, à commencer par le Smic, d'environ 200 à 300 euros par des baisses de charges", a-t-il déclaré.
Il faut porter le Smic "aux alentours de 1 500 euros net", a poursuivi Nicolas Bay, reprochant au gouvernement d'être "dans l'austérité totale" tout en mettant "de l’argent public dans des quartiers entiers pour éviter un embrasement, pour éviter l’insécurité".
Enfin, alors que l'Assemblée nationale relance aujourd'hui le débat sur l'interdiction des "violences éducatives ordinaires", Nicolas Bay a évoqué de "l'ingérence".
Cette proposition "me semble déraisonnable parce qu'il y a ce qui relève de l'éducation, de la liberté des parents dans l'éducation de leurs enfants", a-t-il développé. "Mais faire de l'ingérence dans l'éducation en allant aussi loin, c'est une erreur", a jugé Nicolas Bay, appelant à prévoir, dans la loi, "la condamnation très ferme de la violence physique" et de la maltraitance.
Il est arrivé à Nicolas Bay de donner des fessées à ses enfants. "Souvent cela permet de poser des limites à un enfant. Cela a une valeur éducative dès lors que c'est fait avec l'affection et l'amour que les parents portent à leurs enfants", a-t-il soutenu.
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