Déficits publics, règles européennes, réforme des retraites, présidentielle... Le "8h30 franceinfo" de Pierre Moscovici
Le premier président de la Cour des comptes était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 16 juin 2021.
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 16 juin 2021. Déficits publics, règles européennes, réforme des retraites, présidentielle... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
Déficits publics : "faire des efforts de maîtrise de la dépense à partir de 2023"
Pierre Moscovici a remis hier un rapport que lui avait commandé le président de la République au sujet de la relance de l'économie française. "Il faudra faire des efforts de maîtrise de la dépense et donc de réduction des déficits à partir de 2023, sur une trajectoire qui sera à définir en fonction de la croissance", déclare-t-il.
"La Cour des comptes ne dresse pas le drapeau rouge et ne préconise pas l'austérité", insiste son président. "Les années 2021 et 2022 doivent être consacrées avant tout à la sortie de crise, à la musculation de notre croissance et au débranchage progressif des mesures d'urgence. Il vaut mieux sortir trop tard des mesures d'urgence que sortir trop tôt", explique l'ancien ministre de l'Économie.
"Revoir" les règles européennes pour "éviter les dérives austéritaires"
Alors que les économies européennes repartent après la crise liée au Covid, l'ancien commissaire européen estime qu'on "ne peut pas rester avec les mêmes règles. Il va falloir les revoir, il faut des règles qui soient plus simples". Pour Pierre Moscovici, il ne "s'agit pas tant de remettre en cause" les 3% de déficit ou les 60% de dette maximale mais d'avoir "des règles qui soient plus efficaces sur le plan économique, qui ne soient pas procycliques".
On peut profiter de la période actuelle "où les règles sont suspendues, qui va durer jusqu'à la fin 2022 pour réfléchir à ça", d'après Pierre Moscovici. Il estime qu'on pourrait profiter de la présidence française de l'Union européenne au premier semestre 2022 pour évoquer ce sujet.
"On ne peut pas faire une réforme des retraites qui soit brutale"
"On ne peut pas faire une réforme des retraites qui soit brutale", estime Pierre Moscovici, une réforme est "forcément quelque chose de concerté" entre l'État et les partenaires sociaux. "Emmanuel Macron est persuadé qu'il y a forcément une part de concertation", en vue de cette refonte, "ce n'est pas à nous de dire quand, ni comment", assure le premier président de la Cour des comptes, refusant d'arbitrer entre âge légal de départ ou baisse des pensions. Mais le système actuel "n'est pas équilibré de façon pérenne, pour des raisons démographiques. Il y a un actif pour un inactif", relève-t-il.
Présidentielle : on ne peut "comparer le danger" de l'extrême droite avec "aucun autre"
"Si on veut empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir, on sait ce qu'il faut faire au deuxième tour", Pierre Moscovici qui ne "met pas d'équivalence" entre l'extrême droite et l'extrême gauche. Si le premier président de la Cour des comptes dit ne plus être impliqué en politique, sa "conviction personnelle profonde", c'est qu'il ne "peut mettre d'équivalences entre l'extrême droite et rien. Je ne peux comparer ce danger à aucun autre".
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 16 juin 2021 :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.