Déficit de la France, coût des JO et rassemblements polémiques à Sciences Po Paris... Le 8h30 franceinfo de Pierre Moscovici

Le premier président de la Cour des comptes était l'invité du 8.30 franceinfo du lundi 29 avril 2024. Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.
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Pierre Moscovici, invité du 8.30 franceinfo du lundi 29 avril 2024 (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes était l'invité du 8.30 franceinfo du lundi 29 avril 2024. Déficit de la France, coût des JO et rassemblements polémiques à Sciences Po Paris...  Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.

3% de déficit en 2027 : "Je suis sceptique"

"Il faut dire la vérité aux Français", affirme lundi 29 avril sur franceinfo Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques et Premier président de la Cour des comptes, avant un débat d'orientation budgétaire sans vote, à partir de 15h à l'Assemblée nationale. "Quelles qu'elles soient [ces vérités], il faut leur dire d'où l'on part et où on va arriver et comment on fait entre les deux", souligne-t-il. Pour lui, "si on veut passer de 5,5% de déficit en 2023 à 5,1% [en 2024], ce qui est annoncé, il faudra peut-être en faire encore un petit peu plus" que 10 milliards d'économies supplémentaires cette année, comme le gouvernement l'a annoncé. L'exécutif promet un retour sous les 3% de déficit public en 2027. "Passer de 5,1% [la prévision de l'exécutif pour 2024] à moins de 3% en 2027, c'est extrêmement difficile", pointe l'ancien ministre de l'Économie et des Finances. "Vous observerez que les deux agences de notation, Fitch et Moody's, ont dit qu'elles étaient sceptiques, et pour tout vous dire, je le suis aussi", cingle-t-il.

Coût des Jeux olympiques : la Cour des comptes se mettra au travail "dès le lendemain des Jeux"

"Nous avons une sorte de compteur qui tourne. J'ai une équipe qui travaille sur les Jeux olympiques en permanence", prévient Pierre Moscovici. Il promet que la Cour des comptes se mettra au travail "dès le lendemain des Jeux" pour livrer un rapport "avant la fin de cette année", qui permettra de savoir "ce que [les Jeux] ont coûté aux Français, et dans quelles conditions cela a été accompli". "Vous saurez combien l'ensemble des Jeux a coûté, et si les marchés ont été correctement passés", promet-il.

Fin mars sur France Inter, Pierre Moscovici avait affirmé que les JO "devraient coûter" entre trois et cinq milliards d'euros d'argent public. Tous les coûts ne sont pas encore connus. Se sont ajoutées récemment, par exemple, les primes de 1 900 euros données aux policiers, qui peuvent alourdir la facture publique de 500 millions d'euros.

Rassemblements à Sciences Po Paris : "Je comprends que des jeunes soient révoltés par ce qui se passe à Gaza"

Pierre Moscovici estime que les financements publics à Sciences Po Paris, où il enseigne, "ne doivent pas être suspendus". La veille, la tête de liste des Républicains aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, a jugé que le gouvernement devrait "stopper les financements publics" à l'établissement d'enseignement supérieur, théâtre vendredi d'un blocage par des étudiants propalestiniens, levé après un accord avec la direction. Pierre Moscovici, lui, "comprend que des jeunes soient révoltés par ce qui se passe à Gaza" au vu "des images insoutenables" venues de l'enclave palestinienne. Toutefois, il "ne comprend pas qu'on en vienne à molester ou heurter certains étudiants", faisant allusion à l'occupation, en mars, d'un amphithéâtre par des étudiants propalestiniens, qui s'est soldée par une accusation d'antisémitisme de la part de l'Union des étudiants juifs de France, rejetée par les étudiants pro-Gaza. "L'antisémitisme, puisque c'est de ça dont il s'agit, ce n'est pas une opinion, c'est un délit", rappelle-t-il.  "Quand même, il faut réapprendre à se parler sans débordements. C'est peut-être un slogan un peu cul-cul, mais je pense que c'est la clé de l'avenir".

Retrouvez l'interview en intégralité ici : 

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